« Nous avons reçu les corps de 17 personnes (à l’hôpital d’El Fahes) et un autre mort a été remis à l’hôpital de Zaghouan », a indiqué à l’AFP Riadh Khlifi, le directeur du centre hospitalier d’El Fahes, situé à une dizaine de kilomètres du site de l’accident qui s’est produit mardi 16 juin, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Tunis.

Il a aussi indiqué que 98 personnes avaient été blessées. Trois victimes sont « dans un état critique » et ont été transférées vers la capitale tunisienne. Ce mercredi, le président Béji Caïd Essebsi s’est rendu à l’hôpital régional de Zaghouan afin de rendre visite aux blessés, rapporte l’agence Tunis Afrique Presse.

« Un panneau STOP et une croix de Saint André »

« La cause principale de l’accident est la non-existence d’une barrière (…) et d’une protection sur le passage à niveau » près du village de Tabika, a dit le ministre des Transports, Mahmoud Ben Romdhane, à la radio Shems-FM.

« En Tunisie, il y a 1 150 passages à niveau. Seuls 250 sont équipés de panneaux de signalisation et de barrières, et seuls 150 sont équipés de feux et cela est insuffisant », a-t-il reconnu.

Un témoin a expliqué à la radio Shems-FM qu’il « y a eu à cet endroit des accidents avant » en raison de l’absence de barrières. Mais de son côté, la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a assuré qu’une signalisation adéquate existait à cet endroit avant l’accident, semblant rendre le chauffeur du camion responsable du drame.

« Au passage à niveau, il y avait un panneau STOP et une croix de Saint André », a souligné le chef du service de communication de la SNCFT, Hassen Miaad à l’antenne des radios tunisiennes.

Le pire drame routier connu par la Tunisie

La présidence tunisienne a appelé dans un communiqué à « ouvrir une enquête  pour déterminer les causes de cette catastrophe ».

Des accidents ferroviaires ont lieu régulièrement en Tunisie en raison de la vétusté du réseau et du non-respect du code de la route. Un train avait déraillé dans un virage dans le nord-ouest du pays en juillet 2014, tuant cinq personnes et en blessant une quarantaine. Jamais cependant un bilan humain n’avait été aussi lourd. L’accident d’El Fehas est le pire drame routier qu’ait connu la Tunisie.