Le collectif Nabni publie un nouveau plan d’urgence pour l’Algérie
Le think tank « Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées » (Nabni) publie un nouveau plan d’urgence 2016-2018 élaboré autour de douze mesures concrètes pour un changement de voie immédiat, en matière économique notamment.
L’iceberg n’est plus en vue, il est droit devant ! Trois ans après avoir alerté l’opinion et les autorités sur le risque du « scénario Titanic » pour l’Algérie, si le pays poursuivait sa route sans changement de direction, Nabni tire à nouveau la sonnette d’alarme dans un nouveau plan d’urgence 2016-2018, présenté le mardi 16 juin à Alger.
Car le « statu-quo », jugé « insoutenable » en 2012 avec un baril de pétrole à 110 dollars, l’est encore moins aujourd’hui avec un baril sous la barre des 60 dollars. « Contrairement à il y a trois ans, nous ne sommes plus dans une situation d’aisance mais dans une situation de contrainte », a souligné Abdelkrim Boudra, porte-parole de Nabni, lors de la présentation du rapport.
Baptisé « ABDA » (« Je commence » en arabe), le plan se décline autour de douze mesures à mettre en place rapidement afin de « commencer petit » mais tout de suite « l’immense tâche du changement » en Algérie.
Tout d’abord, « arrêtons les politiques inefficaces et coûteuses », déclare Nabni qui suggère notamment de « geler la croissance réelle des dépenses de fonctionnement jusqu’en 2018 », de « mettre fin à trois entraves majeures à l’investissement productif » – en limitant par exemple la règle des 51/49 à des secteurs stratégiques – et « d’interrompre les subventions indues, les niches fiscales et autres transferts inefficaces aux entreprises privées et publiques ».
Impopularité
Autre chantier à démarrer d’urgence : s’attaquer aux subventions sociales en « engageant des réformes qui peuvent être impopulaires mais qui sont inévitables », souligne Nabni qui propose notamment une « refonte du système de redistribution sociale en lançant un programme de transferts monétaires directs ciblé vers les plus démunis ».
« La subvention ‘généraliste’ est un choix de facilité et surtout inégalitaire », a relevé Abdelkrim Boudra, « car elle profite en priorité à 60% des Algériens qui n’en ont pas besoin ». En parallèle, Nabni recommande « d’entamer une augmentation progressive et différenciée des prix des biens et services subventionnés » en augmentant par exemple le prix du carburant avec un système de compensation pour les transports publics.
Tout en baissant les dépenses, Nabni suggère d’augmenter les recettes fiscales grâce à l’introduction d’un nouvel impôt foncier qui financerait les collectivités locales et accompagnerait la suppression de la TAP. « En Algérie, où l’industrie représente à peine 2 % du PIB, le terrain industriel coûte en moyenne 800 dollars le mètre carré alors qu’il n’est que de 300 dollars au Japon », a cité comme exemple Liès Kerrar, spécialiste de la finance et membre de Nabni, pour illustrer les « paradoxes de l’Algérie à changer ».
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan