IDE : selon EY, l’Afrique du Nord fait un retour en force

Pour le cabinet de conseil EY, en dépit d’une réduction du nombre de projets d’investissements directs étrangers en 2014, l’Afrique a enregistré une forte hausse des IDE, qui auraient atteint 128 milliards de dollars, selon ses estimations, grâce à une reprise en Afrique du Nord.

La construction, l’immobilier et l’hôtellerie reçoivent de nombreux investissements étrangers. © Samy El Mekkaoui pour JA

La construction, l’immobilier et l’hôtellerie reçoivent de nombreux investissements étrangers. © Samy El Mekkaoui pour JA

Publié le 18 juin 2015 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le 19 juin 2015, 10H40 CEST : ajout des données de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement.

Dans une étude publiée le 2 juin 2015 et intitulée Africa Attractiveness Survey 2015, le cabinet britannique d’audit financier Ernst & Young (EY) mesure l’attractivité de l’Afrique sur la base de l’analyse des investissements directs étrangers (IDE) réalisés en 2014 et d’une enquête de perception, menée auprès de 500 dirigeants d’entreprises répartis dans 30 pays du monde. Ce rapport révèle une diminution de 8,4 % du nombre de projets d’investissements sur le continent (733 en 2014 contre 800 en 2013), une évolution conforme à la tendance mondiale enregistrée l’an dernier. EY souligne en revanche qu’en dépit de cette baisse, la valeur des IDE en Afrique a enregistré un bond remarquable en 2014. L’an dernier, environ 128 milliards de dollars d’IDE ont été réalisés en Afrique, soit une augmentation de 136 % par rapport à 2013. « Stimulé par une poignée de méga-projets, l’investissement moyen par projets a grimpé à 174,5 millions de dollars, contre 67,8 millions en 2013 », explique EY dans son communiqué.

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Divergences

Il est important de noter que les chiffres avancés par EY diffèrent significativement de ceux enregistrés par la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced), qui dans une étude publiée fin janvier [PDF] estimait au contraire que les flux d’IDE à destination de l’Afrique avait baissé de 3 % à 55 milliards de dollars en 2014. En Afrique du Nord, ces flux auraient baissé de 17 % pour atteindre 12,5 milliards de dollars.

Des différences méthodologiques expliquent en partie l’écart énorme entre les données utilisées par EY et celles de la Cnuced. En outre, le cabinet britannique a intégré à ses estimations – comme il le reconnaît – un ensemble de 13 projets de construction en Afrique du Nord, d’une valeur totale de 40 milliards de dollars, qui ont été annoncés en 2014 et dont l’évolution durant l’année écoulée a été incertaine.

Reprise

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Dans son rapport EY constate, quoi qu’il en soit, une reprise des projets d’IDE en Afrique du Nord : 165 projets en 2014 contre 135 en 2013, soit une progression de 22,2 %. Au Maroc, 67 projets d’IDE ont été enregistrés en 2014 soit une hausse de 52,3 % par rapport à 2013, en Égypte, 71 projets ont été enregistrés, soit une augmentation de 61,4 %.

Parallèlement, les entrées de capitaux dans cette région ont représenté 51,1 % des flux d’IDE sur l’ensemble du continent (contre 19,1% en 2013), soit plus de 65 milliards de dollars.

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En Afrique subsaharienne, le nombre global de projets d’investissements directs étrangers, recensés par EY, a chuté de 14,6 % entre 2013 et 2014, atteignant son seuil le plus bas depuis 2010 (568 projets). Selon le cabinet, le recul le plus marqué est en Afrique de l’Ouest (-23,2 %), suivi par l’Afrique de l’Est (-11,6 %), l’Afrique australe (-11,4 %) et l’Afrique centrale (-4,8 %).

À rebours de la tendance générale, l’Éthiopie a connu une forte hausse des projets enregistrés dans la zone : 32 projets en 2014 (+ 88,2 %). Le Mozambique a enregistré 50 projets en 2014, soit une progression de 47,1 % par rapport à 2013.

Top 10

L’Égypte a raflé la part de lion des IDE en Afrique recensés par EY en 2014 (43,3 %), loin devant le Nigeria (8,4 %) et le Mozambique (6,9 %).

Secteurs

En 2014, la grande des investissements directs étrangers en Afrique sont allés vers l’immobilier, la construction et l’Hôtellerie (43,8 %), estime le cabinet britannique, devant le charbon, le pétrole et le gaz naturel (25,4 %).

La plupart des projets d’IDE ont été réalisés dans le domaine de la technologie, des médias et des télécommunications (19,6 %),  suivi de près par celui des services financiers (18,1 %), puis par celui des produits de consommation et de distribution (14,1%).

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