Grandes et petites commandes du salon du Bourget

Les compagnies aériennes du Golfe, en pleine offensive en Afrique, ont été les stars du salon du Bourget, courtisées par tous les constructeurs. Les acheteurs africains, plus discrets, ont été plus présents sur le marché des avions moyen-courrier et des équipements militaires.

315 000 visiteurs sont attendus à l’édition 2015 du salon du Bourget. © Remy de la Mauviniere/AP/SIPA

315 000 visiteurs sont attendus à l’édition 2015 du salon du Bourget. © Remy de la Mauviniere/AP/SIPA

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 19 juin 2015 Lecture : 3 minutes.

Au salon du Bourget, qui se tient du 15 au 21 juin aux portes de Paris avec 315 000 visiteurs attendus, les compagnies du Golfe, en pleine offensive sur l’Afrique, sont les plus courtisées par les avionneurs et 2 260 exposants. Les moindres phrases du britannique Tim Clark, patron d’Emirates, et de son rival émirati Akbar Al Baker, le pilote de Qatar Airways, sont analysées avec angoisse par Boeing et Airbus pour qui ces deux transporteurs aériens sont devenus les clients incontournables.

Présence

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Emirates, est d’ores et déjà premier acheteur à la fois chez Airbus – il attend la livraison de 80 exemplaires de l’A380, le géant des airs-, et chez Boeing – avec une méga-commande en cours de 56 milliards de dollars pour 150 Boeing 777. Qatar Airways, venu en force au Bourget avec cinq appareils en exposition sur le tarmac, a commandé au démarrage du salon quatorze Boeing 777 pour la somme de 4,8 milliards de dollars, qui complètent une emplette de 50 exemplaires du même modèle lancée l’année précédente lors du salon de Farnborough. Saudi Arabian Airlines a quant à lui profité du Bourget pour commander vingt A330 Regional, le nouveau modèle moyen-courrier d’Airbus.

Dotés de ces nouveaux appareils, les Moyen-Orientaux vont pouvoir renforcer une présence en Afrique qui a déjà fortement progressé ces dernières années. De 2008 à 2013, Emirates, basé à Dubaï, a augmenté de 62 % sa capacité vers l’Afrique et y compte 26 destinations aujourd’hui. Qatar Airways (installée à Doha) et Etihad (Abou Dhabi) suivent la même logique, avec des hausses respectives de 44 % et 100 % sur la même période.

Modestes

À côté de ces commandes gigantesques des compagnies du Golfe – un A380 coûte 400 millions d’euros l’unité -, celles des transporteurs aériens africains apparaissent modestes. Parmi les grandes compagnies du continent, seul Ethiopian Airlines a annoncé au Bourget un achat d’avion important de six Boeing 787 Dreamliners. À l’instar d’Air Madagascar, qui a confirmé au salon du Bourget l’acquisition de trois ATR 72-600, ou de Royal Air Maroc, qui a réceptionné son 4ème Embraer 190 fin décembre dernier, les autres transporteurs du continent préfèrent des appareils de taille plus modestes et économiques, adaptés à un trafic régional qui reste faible, même s’il est en forte croissance, de 8 % par an environ.

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Autre marché aéronautique, beaucoup plus discret, mais où les acheteurs africains, notamment algériens, marocains et sud-africains sont très actifs : celui des avions et équipements militaires. Si peu d’informations ont filtré sur les commandes signées en la matière lors du salon, on sait toutefois que le Mali a confirmé auprès d’Embraer l’achat de six avions pour la surveillance de ses frontières, des modèles semblables à ceux que ses voisins burkinabè, mauritaniens et sénégalais possèdent déjà.

Les Tunisiens et Marocains soutenus par leurs ministres

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Comme à chaque édition du Bourget, qui se tient tous les deux ans en alternance avec le salon anglais de Farnborough, la Tunisie et le Maroc ont fourni les deux plus importantes délégations de l’industrie aéronautique du continent.

Ils étaient cette année soutenus par leurs ministres de l’Industrie respectifs, Moulay Hafid Elalamy pour le Maroc, et Zakaria Hamed, pour la Tunisie, qui sont passés tous les deux  le 16 juin au Bourget pour inciter les investisseurs européens du secteur à s’implanter sur leur sol.

L’aéronautique représente 70 entreprises et 12 000 emplois en Tunisie et une centaine de sociétés et 10 000 salariés au Maroc, un secteur en forte croissance dans les deux pays, réalisant des équipements pour les avionneurs implantés essentiellement en Europe. À l’issue du salon, le fabricant de structures d’avion  Stelia, filiale d’Airbus, a confirmé l’extension de son usine en Tunisie. Quant au Maroc, il devrait prochainement accueillir les nouvelles implantations industrielles de Figeac Aéro et de Latécoère.

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