L’empereur Sawiris contre-attaque

Maintenant que ses caisses sont pleines, l’Égyptien veut se relancer dans la téléphonie, mais en Europe cette fois. En a-t-il vraiment les moyens ?

L’homme d’affaires a également créé le Parti des Égyptiens libres. © AFP

L’homme d’affaires a également créé le Parti des Égyptiens libres. © AFP

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 4 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Après s’être initié aux joies de la politique, le tycoon Naguib Sawiris est revenu à ce qu’il connaît le mieux : les affaires dans les télécoms. Pendant quelques mois, la création du Parti des Égyptiens libres (de centre droit, libéral et laïc), qui a obtenu quinze sièges au Parlement, avait occupé l’énergique patron copte. Habitué à créer la polémique, il avait fait parler de lui en diffusant sur le web un dessin humoristique présentant un Mickey barbu et une Minnie voilée, symboles selon lui de ce qui attendait l’Égypte en cas de victoire des islamistes aux élections. Et s’était attiré un procès pour insulte à l’islam. Il avait aussi dû faire face à des critiques de son parti l’accusant d’avoir repris des proches de l’ancien régime dans sa formation.

Trésorerie

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Mais, sitôt la présidentielle de juin passée, Naguib Sawiris s’est attelé à reconstituer la trésorerie de son fonds, Weather Investments II. Fin août, il a revendu ses parts dans Vimpelcom pour environ 3 milliards d’euros. Le géant russo-norvégien des télécoms lui avait racheté 51,7 % de son groupe Orascom Telecom en octobre 2010, en échange de ces actions et de 1,3 milliard d’euros. Une association qui avait permis à Naguib Sawiris de sortir d’Algérie, où les autorités bloquaient la revente de l’opérateur mobile Djezzy.

Les caisses pleines à présent grâce à la revente de ses actions, l’Égyptien veut recréer un empire. Et le fait savoir. Cette fois-ci, ce ne sont plus les projets de téléphonie dans les pays à risques tels que la Corée du Nord ou l’Irak qui l’occupent, mais l’Europe : Telecom Italia et SFR, deux groupes en perte de vitesse, l’intéressent. D’après les spécialistes, il n’aurait pas les fonds nécessaires pour être majoritaire et aurait besoin d’alliés. À moins qu’il n’obtienne gain de cause dans son conflit avec l’Algérie. Même s’il n’y est plus actif, Sawiris indiquait le 19 novembre avoir entamé une procédure d’arbitrage international, réclamant 3,9 milliards d’euros de dommages à Alger pour entrave à la gestion et à la revente de Djezzy.

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