Congo-Brazzaville : ECAir veut être rentable dans trois ans

Fatima Beyina-Moussa, directrice générale d’Equatorial Congo Airlines (ECAir), fait le point sur les raisons du lancement de ce transporteur et sur ses premiers pas. En 2012, ECAir, qui dispose de trois appareils, aura transporté 100 000 passagers.

Le Congo-Brazzaville compte déjà deux compagnies en quasi-faillite, Air Congo et Linga Air, et les spécialistes s’interrogeaient au lancement d’ECAir sur la solidité financière de ce nouveau groupe. DR

Le Congo-Brazzaville compte déjà deux compagnies en quasi-faillite, Air Congo et Linga Air, et les spécialistes s’interrogeaient au lancement d’ECAir sur la solidité financière de ce nouveau groupe. DR

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Publié le 29 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Haut-fonctionnaire passée par les Nations unies et la Banque des États de l’Afrique centrale, Fatima Beyina-Moussa préside aux destinées d’ECAir (Equatorial Congo Airlines) depuis son lancement en août 2011. « J’ai travaillé dès 2007 sur le projet de la compagnie nationale, en tant que conseillère du ministre des Finances », indique la dirigeante brazzavilloise, qui a collaboré étroitement avec Lufthansa consulting, conseil du gouvernement pour le dossier. Le Congo-Brazzaville compte déjà deux compagnies en quasi-faillite, Air Congo et Linga Air, et les spécialistes s’interrogeaient au lancement d’ECAir sur la solidité financière de ce nouveau groupe.

Pour pouvoir avoir accès à l’espace aérien européen, interdit à toutes les compagnies certifiées par l’aviation civile congolaise, ECAir s’est payé les service du suisse PrivatAir et de Lufthansa Technik, certifiés sur le « vieux » continent. Elle a ainsi pu lancer sa ligne Brazzaville-Paris en août dernier.

Rencontrée lors de l’Assemblée générale des compagnies aériennes africaines (AFRAA), qui se tenait du 18 au 20 novembre, Fatima Beyina-Moussa répond aux questions de Jeune Afrique.

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Propos recueillis par Christophe Le Bec, à Johannesburg

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Jeune Afrique : Le continent compte déjà de nombreuses petites compagnies, notamment en Afrique centrale. Quel besoin y avait-il de lancer ECAir ?

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Fatima Beyina-Moussa : Le Congo Brazzaville est un pays très ouvert sur le plan aérien : nous recevons notamment les avions des compagnies Asky, d’Ethiopian Airways, et RwandAir. Brazzaville ne doit pas être seulement un aéroport de transit. L’État congolais a beaucoup investi dans les infrastructures, il est logique qu’il souhaite qu’une compagnie nationale en profite ! Il nous fallait un transporteur de qualité pour servir la clientèle locale, qui n’existait pas jusqu’à présent.

Comment comptez-vous vous développer ?

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Nous avons démarré nos activités pas à pas, avec l’appui de partenaires techniques sérieux pour garantir la sécurité et un service optimal. Nous disposons de trois appareils, deux Boeing 737-300 (de 130 passagers) d’un Boeing 757-300 (de 260 passagers NDLR), en leasing, et d’un Beechcraft 90 (5 places). Nous avons d’abord lancé en septembre 2011 notre vol Brazzaville-Pointe-Noire, une liaison cruciale pour le pays, qui avait été délaissée.

Nous nous sommes associés avec le groupe suisse PrivatAir pour ouvrir notre ligne Brazzaville-Paris.

Puis, nous nous sommes associés avec le groupe suisse PrivatAir pour ouvrir notre ligne Brazzaville-Paris. Il prend en charge le personnel navigant, la maintenance et l’assurance de l’avion. Nous avons choisi ce partenariat d’une durée de trois ans qui nous permet de prendre le temps de former le personnel congolais.

Quels sont vos objectifs ?

En 2012, nous devrions atteindre les 100 000 passagers. Nous serons transparents sur nos résultats, audités par Ernst & Young. Nous pensons qu’il nous faudra au moins trois ans avant d’atteindre l’équilibre financier. C’est la durée pendant laquelle l’État congolais est prêt à nous accompagner financièrement.

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