L’Afrique du Sud dément avoir planifié l’exfiltration d’el-Béchir
Le gouvernement sud-africain a démenti lundi des informations selon lesquelles un plan avait été préparé pour que le président soudanais Omar el-Béchir puisse quitter le pays le 15 juin sans encombre, après le sommet de l’Union africaine.
La Cour pénale internationale (CPI) avait exhorté Pretoria a arrêter le président soudanais, inculpé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour. Pourtant, alors qu’un tribunal sud-africain avait interdit qu’il quitte le pays et qu’un autre délibérait sur la question, Omar el-Béchir était déjà dans les airs, en route pour le Soudan.
L’Afrique du Sud étant l’un des membres fondateurs de la CPI, Pretoria était en théorie tenue d’empêcher la venue du président soudanais sur son territoire ou de l’arrêter s’il venait à s’y trouver. Conséquence, la polémique n’en finit pas d’enfler, sans que Jacob Zuma ne se soit pour l’instant exprimé sur la question.
Selon l’hebdomadaire sud-africain Sunday Times qui citait sans les nommer plusieurs sources haut placées, un plan aurait été préparé d’avance par cinq ministres (Défense, Police, Sécurité d’État, Présidence et Affaires étrangères) pour qu’ Omar el-Béchir ne soit pas inquiété. Le journal ajoute que l’encombrant visiteur aurait été exfiltré par des policiers chargés de la protection rapprochée du président Jacob Zuma.
Le gouvernement devrait finir par s’expliquer
« Le gouvernement dément catégoriquement qu’une réunion secrète des ministres chargés de la sécurité (…) a eu lieu », a finalement réagi Pretoria lundi. « Le gouvernement veut régler cette affaire devant la justice. Il doit fournir au tribunal un rapport expliquant comment le président el-Béchir a quitté le pays », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le gouvernement sud-africain a été sommé de s’expliquer d’ici jeudi par le tribunal de Pretoria qui avait ordonné que le chef de l’État soudanais reste dans le pays. L’affaire doit également être abordée mardi au Parlement sud-africain, où une séance de questions a été ajournée à cause de l’agitation provoquée par des députés d’extrême-gauche le 18 juin sans que le président Zuma n’ait pu s’exprimer.
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