Thierry Rousset, Quick : « Nous regardons de très près l’Afrique subsaharienne »

Près de deux mois après l’ouverture d’un premier restaurant en Tunisie, signant ainsi le retour de Quick sur le continent, son directeur international a expliqué sa stratégie de développement à « Jeune Afrique ».

Thierry Rousset est le directeur international de Quick. © Quick

Thierry Rousset est le directeur international de Quick. © Quick

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 22 juin 2015 Lecture : 3 minutes.

En perte de vitesse en Europe où il a vu son chiffre d’affaires baisser en 2014 de 4 % à un peu plus de 1 milliard d’euros, Quick, le spécialiste français de la restauration rapide, est de retour sur le continent, en quête de nouveaux relais de croissance. Alors que ses premières expériences en Tunisie (2007) et au Maroc (2003) ont été peu concluantes, le groupe  a choisi ces mêmes marchés pour lancer sa nouvelle politique d’expansion en Afrique. Ce retour de Quick est abordé dans une enquête – “ Les rois du fast-food se relancent en Afrique du Nord ” – publiée dans le numéro 2841 de Jeune Afrique, en kiosques cette semaine, Thierry Rousset, son directeur international depuis septembre 2014. Il revient sur les ambitions du groupe en Afrique.

Jeune Afrique : Pour votre expansion en Afrique vous avez choisi de commencer par le Maroc et la Tunisie, où vous avez pourtant déjà connu des échecs.  Pourquoi ces deux pays ?

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Thierry Rousset : Le Maroc et la Tunisie sont apparus comme des marchés naturels pour la marque lorsque celle-ci a commencé à se pencher sur son développement à l’international. L’idée dans ces deux pays, c’est de capitaliser sur la notoriété de la marque Quick qui existe en Afrique du Nord, compte tenu de nombreux mouvements de nombreux Nord-Africains qui habitent en France et qui reviennent régulièrement dans leur pays et puis, bien sur, sur le fait que la zone est grand consommatrice de programmes de télévision français. Donc on a une notoriété dans ces pays qui est relativement importante.

Votre stratégie de développement repose exclusivement sur la master-franchise. Pourquoi ? Est-ce moins risqué?

S’implanter en dehors de ses territoires nécessitent une parfaite compréhension des marchés que ce soit en termes de produits, de comportements ou encore de sourcing. En s’alliant avec des  partenaires locaux  bénéficiant de cette connaissance et de solides capacités financières, nous nous assurons de la pertinence et de l’adéquation de la stratégie de développement à chaque marché. Quick délivre un concept global que le master-franchisé met en œuvre et en adéquation grâce à son expertise.

Comment expliquez-vous les expériences peu concluantes de Quick en Algérie en 2007 et au Maroc en 2003 ?

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En Algérie, nos restaurants étaient exploités par un franchisé indépendant qui a pris unilatéralement la décision de les fermer.  Ayant pris acte de ces fermetures et d’autres points de non-respect du contrat, Quick a cessé toute relation commerciale avec ce franchisé sur le territoire algérien. Au Maroc, Quick  a fait le choix de se retirer de ce marché car le partenaire de l’époque ne remplissait plus les critères du cahier des charges, garants de la qualité de l’offre Quick. Nous ne regrettons pas ce choix responsable et revenons avec d’autant plus de plaisir au Maroc, avec un nouveau partenaire pour nous installer durablement.

Nous comptons absolument revenir en Algérie.

Avez-vous une date précise pour votre retour au Maroc ?

Rendez-vous à Rabat où le premier restaurant ouvrira au second semestre, entre septembre et la fin de l’année.

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Comptez-vous retourner en Algérie ?  

Absolument! J’espère même pouvoir annoncer quelque chose à ce sujet rapidement. Le restaurant marchait très bien dans ce pays ; cela nous ramène à la question du choix du partenaire, nous avions commencé avec un partenaire français qui lui même s’est associé avec un groupe algérien. Si nous retournons en Algérie demain, ce sera avec un partenaire algérien, un groupe bien implanté dans le pays. Avant d’ouvrir le premier restaurant, on va travailler sur la question de l’approvisionnement pour essayer au maximum de fabriquer localement, soit d’assurer un approvisionnement à partir de la Tunisie.

Qu’en est-il de l’Afrique subsaharienne ?

Nous regardons cette région avec beaucoup d’interêt. Je suis absolument convaincu qu’il y a un marché à prendre en Afrique subsaharienne. Le marché de la restauration rapide de grandes chaînes internationales sur le continent africain n’existe aujourd’hui que dans trois pays : l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Maroc. Dans ces trois pays vous retrouvez toutes les grandes marques. Et puis vous en avez une – KFC pour ne pas la nommer – qui elle a une implantation relativement plus importante dans d’autres pays subsahariens. Mais aucune marque de hamburger comparable à Quick n’est présente dans la région. Je suis donc convaincu qu’il y aura une prime au premier rentrant. Même si ce sont des marchés extrêmement difficiles pour lesquels les problèmes d’approvisionnement doivent être résolus.

J’étais récemment au Sénégal et deux de mes collaborateurs ont été en Côte d’Ivoire. Je vais me rendre prochainement au Nigeria et au Kenya. Une implantation prendra certainement un peu de temps mais ce sont des marchés que nous regardons de très près.

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