Bocom, mission dépollution

Spécialisée dans la collecte et le recyclage de résidus industriels, la société camerounaise est leader sur son créneau dans la région.

Le site d’incinération de Bonabéri, à Douala. © Nicolas Eyidi/JA

Le site d’incinération de Bonabéri, à Douala. © Nicolas Eyidi/JA

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Publié le 20 décembre 2012 Lecture : 3 minutes.

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Pour Bocom Recycling, les déchets valent de l’or. Installée dans la zone industrielle de Bonabéri, à Douala, la société camerounaise prospère sur le marché de la collecte, du tri et du traitement des déchets industriels et hospitaliers ainsi que des boues hydrocarburées.

C’est de retour de l’un de ses voyages que Dieudonné Bougne, PDG et fondateur du groupe Bocom (également actif dans la distribution de produits pétroliers et la fabrication mécanique), frappé par la propreté qu’il avait observée à Paris, a « décidé de nettoyer le Cameroun et l’Afrique ».

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Pionnière sur un marché qui ne demande alors qu’à se développer, sa société n’a même pas un an lorsqu’il signe, en 2002, son premier contrat avec la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), chargée de la réalisation et de la gestion du pipeline Tchad-Cameroun. « Cela m’a vraiment permis de démarrer », se souvient Dieudonné Bougne. En effet, outre les 4,5 millions d’euros de budget annuel alloués par l’opérateur américain pour collecter et traiter chaque mois une centaine de tonnes de déchets, millions qui lui ont permis d’investir dans son premier incinérateur, l’expérience a poussé l’entreprise à se mettre immédiatement aux normes de qualité exigées par Cotco. « Aujourd’hui encore, insiste Dieudonné Bougne, Bocom est la seule entreprise de recyclage à disposer d’équipements conformes aux normes internationales. » Ce qui a rapidement permis au groupe de conquérir d’autres clients incontournables au Cameroun, comme les compagnies pétrolières ou le Port autonome de Douala, entre autres.

Expertise

Dès 2004, Bocom Recycling s’est diversifié pour répondre à une nouvelle demande : la collecte et la valorisation des batteries usagées, dont il recycle le plomb, mais aussi le plastique, « fondu pour obtenir des pavés et des tuiles utilisés dans la construction », précise Dieudonné Bougne. Aujourd’hui, ses différents sites camerounais traitent chaque mois quelque 25 000 tonnes de batteries et 400 000 litres d’huile usagée.

Longtemps sans véritable concurrence, le groupe n’a pas tardé à se faire un nom dans la sous-région, où il emploie près de 1 200 personnes. Plus de la moitié des déchets industriels qu’il collecte et traite proviennent désormais de pays voisins. Après s’être implanté ces deux dernières années en Guinée équatoriale puis au Congo, à Pointe-Noire, Bocom est arrivé depuis quelques mois au Tchad, et il espère décrocher des contrats en Centrafrique et au Ghana. « À chaque fois, ce sont les gouvernements qui viennent chercher notre expertise », explique le patron du groupe, qui souligne « un intérêt grandissant pour ces activités sur le continent ».

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Dieudonné Bougne, alias Monsieur Propre

Avant de s’intéresser aux déchets industriels, qui ont fait sa fortune, le fondateur du groupe Bocom, originaire du village de Bansoa (ouest du Cameroun), a été, entre autres, récupérateur de bouteilles en verre, vendeur d’huile de palme et docker sur le port de Douala. Parallèlement, il a ouvert son propre atelier de confection, qui a compté jusqu’à 42 employés.

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C’est de retour d’une visite à ses fournisseurs de tissus à Hong Kong que Dieudonné Bougne décide de se lancer dans le traitement des déchets industriels. Parti de rien pour devenir un véritable capitaine d’industrie dans son pays, l’entrepreneur, 56 ans, est très engagé sur le front du développement durable et de la responsabilité sociétale des entreprises. Il compte sur le désir de propreté et le souci de préserver l’environnement pour lutter contre la pauvreté et développer l’économie. Il espère aussi, par son exemple, « redonner courage à la jeunesse du continent ». O.C.

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