Huile de palme : l’Afrique de l’Ouest peut regagner sa place

La part de l’Afrique de l’Ouest dans la production mondiale d’huile de palme est passée de 60% dans les années 60 à 5%. Une étude d’Ecobank souligne les opportunités du secteur et les défis : les rendements et l’arrivée d’acteurs de taille significative.

L’enthousiasme des investisseurs pour le secteur de l’huile de palme en Afrique de l’Ouest a été dopé par le niveau élevé des prix au niveau local, supérieur de plus de 50% au prix sur les marchés internationaux. DR

L’enthousiasme des investisseurs pour le secteur de l’huile de palme en Afrique de l’Ouest a été dopé par le niveau élevé des prix au niveau local, supérieur de plus de 50% au prix sur les marchés internationaux. DR

Publié le 27 novembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Alors que la part de l’Afrique de l’Ouest dans la production mondiale d’huile de palme était supérieure à 60% dans les années 60, elle ne représente plus que 5%, avec 2,4 millions de tonnes en 2011. Sur les deux grands pays producteurs de la région, le Nigeria et la Côte d’Ivoire, seule cette dernière constitue une puissance exportatrice si bien que de grandes quantités d’huile de palme sont importées depuis l’Indonésie et la Malaisie (3,1 millions de tonnes en 2010). Ainsi, le Nigeria, bien que plus important producteur de la région, avec un million de tonnes, est obligé d’importer 40% de sa consommation. En moyenne, les producteurs de la région importent 60% de leur consommation… Mais l’exemple de la Côte d’Ivoire pourrait en inspirer d’autres, souligne une étude récente d’Ecoban Research : ses exportations ont presque triplé au cours des quatre dernières années, pour atteindre 216 000 tonnes. L’État vise un doublement de la production à 600 000 tonnes d’ici à 2018.

Quelques projets significatifs

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 ZTE Agribusiness, filiale du chinois ZTE est en pourparlers avec le gouvernement de RD Congo pour développer un million d’hectares de plantation de palmiers à huile avec un objectif e production de 500 000 tonnes par an, dont 90% pour la production de biocarburant.
– Herakles Capital, une société de capital-risque américaine, investit 350 millions de dollars pour développer une plantation de 72 000 hectares au sud-ouest du Cameroun.
– Cargill, le premier négociant de produits agricoles mondial prévoit d’investir 300 millions de dollars pour développer une plantation de 50 000 hectares en Côte d’Ivoire.
– Olam Palm Gabon, un joint-venture entre Olam (70%) et le gouvernement gabonais (30%), a obtenu un prêt de 228 millions de dollars pour développer une plantatino et une usine de transformation au Gabon. Ce projet, à plein régime, pourrait faire du Gabon un concurent sérieux de la Côte d’Ivoire en tant que premier exportateur d’huile de palme.

Faibles rendements

La faiblesse de la production actuelle s’explique, selon Ecobank, par la faiblesse des rendements agricoles et la domination des petits exploitants qui exploitent l’huile de palme dans des plantations « sauvages » pour une consommation sur le marché local. Sur les huit millions d’hectares de plantation, seulement 1,1 million sont cultivés de façon industrielle. Les rendements moyens tournent autour de 300 kilos par hectare, soit 7 fois moins qu’en Malaisie et en Indonésie.

De plus, un nombre réduit d’acteurs de grande taille domine le marché, mais des investissements significatifs sont en cours de réalisation et signalent l’arrivée de multinationales de poids comme Cargill et Olam dans le secteur (cf. encadré). L’enthousiasme des investisseurs pour le secteur de l’huile de palme en Afrique de l’Ouest a été dopé par le niveau élevé des prix au niveau local, supérieur de plus de 50% au prix sur les marchés internationaux. Une telle différence de prix s’explique notamment par la rareté de l’offre locale et le mauvais état des infrastructures. Pour Ecobank, les prix devraient rester élevés pendant encore plusieurs années.

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Nouveaux arrivants

Les principaux producteurs sont Palmci, filiale de l’ivoirien Sifca, détenu en partie par les singapouriens Olam et Wilmar, le belge Siat, actif au Nigeria, au Ghana et au Gabon, le français SocFin, détenu par Bolloré, est actif en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Cameroun. Mais cette liste pourrait être bousculée par les nouveaux arrivants. Une tendance inéluctable alors que la demande locale et internationale ne cesse d’augmenter et que la disponibilité de terres cultivables est de plus en plus faible chez les principaux pays producteurs.

PaysProduction
(milliers de tonnes)

Consommation
(milliers de tonnes)

Déficit/surplus
(milliers de tonnes)
width: 100%;" valign="middle">Nigeria1 0871 865– 779

Côte d’Ivoire

30027525
RD Congo187991– 804
#fdece3; width: 100%;" valign="middle">Ghana1201 067– 947
Cameroun111274– 162
Angola57129– 72
width: 100%;" valign="middle">Sierra Leone5268– 16
Guinée5097– 47
Bénin4669– 23
100%;" valign="middle">Liberia4280– 38
Autres57251– 193
Total2 1095 165– 3 056
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Source : Ecobank Research  / FAO

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