Au Mali, Le Drian réaffirme l’engagement de la France dans le processus de paix

Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a effectué lundi un déplacement à Gao et Bamako pour afficher le soutien de France à la Minusma et aux autorités maliennes après la signature de l’accord de paix.

Jean Yves Le Drian, ministre français  de la Défense, le 12 mai 2014 à son retour d’une tournée de quatre jours en Afrique de l’Ouest. © Bruno Levy  pour J.A.

Jean Yves Le Drian, ministre français de la Défense, le 12 mai 2014 à son retour d’une tournée de quatre jours en Afrique de l’Ouest. © Bruno Levy pour J.A.

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Publié le 23 juin 2015 Lecture : 3 minutes.

C’était son onzième voyage au Mali. Mais, à en croire son entourage, celui-ci avait une importance toute particulière. Deux jours après la signature de l’accord de paix par les groupes rebelles du Nord réunis sous la bannière de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a tenu à se rendre sur place pour afficher le soutien de la France après cette nouvelle étape franchie dans la résolution de la crise malienne.

Arrivé lundi matin sur la base française de l’opération Barkhane à Gao, le ministre a commencé par s’entretenir avec son état-major et les responsables de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali. Il a ensuite prononcé un discours devant les forces françaises, durant lequel il a insisté sur la nécessité d’épauler les Casques bleus dans l’application de l’accord. « Il est essentiel que la France accentue son soutien à la Minusma (…) Elle doit réussir, et nous devons nous montrer résolument à ses côtés, comme nous le faisons depuis le début. Je veux le dire avec force : notre succès est lié à son succès, mais son échec serait aussi notre échec. Notre mobilisation doit donc être totale. »

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Coopération renforcée entre Barkhane et Minusma

Sur le terrain, la coopération entre la force Barkhane, dédiée à la lutte anti-terroriste, et la Minusma, chargée d’assurer le maintien de la paix, devrait donc s’accentuer dans les jours à venir, afin de veiller au respect de l’accord de paix. L’armée française devrait donc légèrement réorganiser son dispositif, en ajoutant des moyens de liaison supplémentaires dans les secteurs de commandement de la Minusma. Jean-Yves Le Drian devrait également solliciter ses différents partenaires européens pour augmenter le nombre d’officiers dans l’état-major de la mission onusienne.

Après avoir rencontré les soldats français à Gao, le ministre de la Défense s’est envolé vers Bamako pour, cette fois, montrer son engagement aux côtés des autorités maliennes. Reçu par le président Ibrahim Boubacar Keïta au palais de Koulouba pendant près d’une heure, en fin d’après-midi, il a ensuite été invité à partager l’iftar par son hôte. « Il fallait du courage politique pour signer cet accord, qui est objectivement bon et équilibré, glisse un proche du ministre français. Mais un accord, s’il n’est pas mis en œuvre, n’est pas un accord. Il faut donc rapidement des signes visibles, notamment pour les populations du Nord, de l’application de ce texte. »

Appliquer l’accord de paix

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Le principal chantier devrait être le processus de « Désarmement, démobilisation, et réintégration» (DDR), qui concerne les combattants des groupes armés signataires de l’accord de paix. Si la France et la Minusma poussent pour que le calendrier prévisionnel de quatre mois soit respecté, les délais devraient être nettement plus longs. Car les tâches sont nombreuses : déterminer le nombre exact de combattants (le chiffre de 3 000 à 5 000 hommes est souvent évoqué, mais personne ne dispose d’une estimation précise), établir des points de cantonnement et de démobilisation, et enfin organiser l’intégration progressive de ces combattants au sein des Forces armées maliennes, elles-mêmes censées poursuivre leur déploiement sur l’ensemble du territoire national. S’ajoute à cela le lancement de différents projets pour le développement des régions du Nord, qui devraient être financés par un fonds dédié composé de bailleurs internationaux.

« Maintenant que les problèmes politiques sont réglés, il faut désormais faire face au problème du terrorisme », souligne pour sa part Tiéman Hubert Coulibaly, ministre malien de la Défense. Bien qu’affaiblis par l’intervention militaire internationale depuis janvier 2013, les groupes jihadistes sont en effet toujours actifs dans le Nord du pays et constituent un oterrbstacle sérieux au retour de la paix au Mali. Reste aussi le rôle trouble joué par le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), une milice pro-gouvernementale que beaucoup d’acteurs considèrent comme une menace pour la bonne application de l’accord de paix.

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