Et si l’Afrique du Sud quittait la CPI ?

Selon un ministre s’exprimant au nom de l’ANC, l’Afrique du Sud pourrait envisager de quitter la Cour pénale internationale (CPI) si cette juridiction n’acceptait pas les réformes que Pretoria s’apprêterait, selon lui, à proposer.

Vue du siège de la CPI, à La Haye. © AFP/Robin Utrecht

Vue du siège de la CPI, à La Haye. © AFP/Robin Utrecht

Publié le 23 juin 2015 Lecture : 1 minute.

Obed Bapela, ministre adjoint des affaires traditionnelles, a souligné que l’Afrique du Sud allait réclamer des réformes de la CPI, l’accusant notamment d’avoir perdu sa crédibilité en raison de l’absence dans ses rangs de représentants de certains pays comme les États-Unis. « L’ANC  (Congrès national africain, au pouvoir) se réserve le droit de présenter ces réformes et si elles ne sont pas acceptées nous n’aurons pas d’autre choix que de reconsidérer notre adhésion à la CPI », a affirmé le ministre adjoint lors d’un débat parlementaire houleux.

Pretoria a été mise en cause début juin pour avoir permis au président soudanais, Omar el-Béchir, de quitter l’Afrique du Sud après un sommet continental malgré un ordre de justice émis au nom de la CPI qui le recherche pour crimes de guerre et génocide.

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Lors de ce débat parlementaire, l’Alliance démocratique (opposition) a accusé le gouvernement d’avoir violé la constitution en laissant partir le président soudanais malgré une décision judiciaire.

Polémique

Le gouvernement du président Jacob Zuma « a commis un crime en permettant à un homme recherché d’échapper à la loi », a affirmé Stevens Mokgalapa, responsable des Affaires internationale au sein de l’AD.

L’ANC a expliqué que le président soudanais, invité à un sommet de l’Union africaine (UA) avait bénéficié d’une immunité semblable à celle dont jouissent d’autres chefs d’État aux États-Unis lorsqu’ils participent aux assemblées des Nations unies.

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« Nous n’allons pas utiliser l’UA comme une plate-forme pour arrêter des dirigeants, cela n’arrivera jamais », a affirmé Obed Bapela en jugeant que, dans cette affaire, les critiques internationales contre Pretoria relevaient d’un « mépris » pour le continent africain.

Le tribunal sud-africain qui avait émis l’ordre d’interdiction de sortie du territoire du président soudanais a donné jusqu’à jeudi aux autorités sud-africaines pour apporter des explications.

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