Les trois derniers présidents français ont été espionnés par les États-Unis, selon WikiLeaks

Selon des documents dévoilés mardi soir par les journaux « Libération » et « Mediapart » en collaboration avec WikiLeaks, les États-Unis ont espionné, au moins entre 2006 et 2012, les trois derniers présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

L’ancien président de la Républiuqe Jacques Chirac et l’actuel président François Hollande, le 21 novembre 2014. © AFP/Patrick Kovarik

L’ancien président de la Républiuqe Jacques Chirac et l’actuel président François Hollande, le 21 novembre 2014. © AFP/Patrick Kovarik

Publié le 24 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Classés « Top-Secret », lesdits documents comportent notamment cinq rapports de l’agence de renseignement américaine NSA basés sur des « interceptions de communication ». Selon leurs intitulés, ils étaient destinés à la « communauté du renseignement » américaine et à des responsables de la NSA. Ils émanent d’un bureau identifié comme étant celui des « Summary Services », le « service des synthèses ».

Et selon ces documents dévoilés mardi 23 juin au soir par Libération et Mediapart, les États-Unis ont espionné, au moins entre 2006 et 2012, les trois derniers présidents français. Pour le moment sans révélation fracassante, ils éclairent le fonctionnement ou la prise de décision de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

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Le document le plus récent date du 22 mai 2012, soit quelques jours après l’entrée en fonction de François Hollande. Il fait état de réunions secrètes destinées à discuter d’une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro. Un autre document de la NSA consiste en une liste de numéros de téléphone dont ceux des présidents, de leurs plus proches conseillers mais aussi de téléphones fixes comme le standard du ministère des Finances ou de celui de l’Agriculture.

Washington dément… en partie

La Maison Blanche a assuré mardi soir qu’elle ne ciblait pas les communications du président français François Hollande et qu’elle ne le ferait pas. « Nous ne ciblons pas et nous ne ciblerons pas les communications du président Hollande », a indiqué Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), sans autres précisions sur les opérations qui ont pu être menées dans le passé.

« Nous travaillons étroitement avec la France sur tous les sujets de dimension internationale et les Français sont des partenaires indispensables », a-t-il ajouté.

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Après la diffusion de ces informations, François Hollande a décidé de réunir mercredi matin un « Conseil de défense » pour « évaluer la nature » de ces informations. Les autorités françaises ont dénoncé « un espionnage inacceptable entre alliés ».

« C’est inacceptable entre alliés », a déclaré le porte-parole du gouvernement français Stéphane Le Foll dans une première réaction officielle de Paris. « Ce qui s’est passé n’est pas acceptable mais ce n’est pas pour autant que l’on va entrer dans une crise », a-t-il toutefois ajouté.

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La tiédeur des réactions françaises devant chaque révélation par WikiLeaks des écoutes réalisées par les États-Unis contre ses alliés et la force du partenariat atlantique qui lie Washington et Paris sous la présidence Hollande permettent de supposer que ce dernier scandale – qui touche en outre la gauche et la droite – ne devrait pas faire beaucoup de vagues… malgré sa gravité.

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