Maroc : avec Consernor, Unimer voit large

Validée par les actionnaires le 21 novembre, la fusion-absorption de Consernor augure de beaux lendemains pour le futur géant chérifien des conserveries de poisson.

Unimer réalise 85 % de son chiffre d’affaires à l’export pour l’activité agroindustrielle. © Unimer

Unimer réalise 85 % de son chiffre d’affaires à l’export pour l’activité agroindustrielle. © Unimer

Publié le 7 décembre 2012 Lecture : 2 minutes.

C’est le dernier épisode en date d’un vaste mouvement de croissance externe. Acteur majeur dans le domaine des conserves de sardines et d’anchois, avec un chiffre d’affaires consolidé pour 2011 de 3,2 milliards de dirhams (282 millions d’euros, réalisés à 85 % à l’export pour l’activité agro-industrielle, notamment en Afrique), le marocain Unimer avait déjà acheté à la famille Kabbaj 70 % de la Conserverie nord-africaine (Consernor) en 2010, après avoir absorbé La Monégasque Vanelli Maroc. En acquérant aujourd’hui la totalité de Consernor (spécialiste des conserves de sardines et de maquereaux, dont le chiffre d’affaires a été divisé par deux en 2011 – à 167 millions de dirhams – en raison d’une mauvaise campagne de pêche), il veut « donner naissance à un acteur leader au niveau national et international, bénéficiant de fortes synergies entre les activités de conserves de sardines, de maquereaux et de semi-conserves d’anchois », résume Jalil Benwahhoud, son directeur général délégué. À la clé, des économies d’échelle aux niveaux industriel et logistique.

unimer info1De son côté, la société Consernor a été dissoute à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire des actionnaires, le 21 novembre. Cette opération de fusion-absorption a obtenu le visa du Conseil déontologique des valeurs mobilières le 5 novembre dernier et sera finalisée à la fin du mois – l’échange de titres est prévu pour le 30 novembre. Concrètement, le groupe Unimer, basé à Casablanca, va procéder à une augmentation de son capital de 252 millions de dirhams au profit des actionnaires de Consernor, à travers l’émission de 1,4 million d’actions, portant le capital de la société Unimer de 100 millions à 114 millions de dirhams.

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Dents de scie

À la Bourse de Casablanca, l’annonce de cette fusion-absorption n’a pas eu de répercussions directes sur le cours du titre. « L’évolution en dents de scie du cours peut s’expliquer par un manque de liquidité du titre, ce qui entraîne une rupture du lien théorique entre son évolution et ses fondamentaux », note un analyste d’Upline Group (groupe Banque populaire).

L’opération permettra notamment de centraliser les achats de poissons et de mutualiser les plateformes commerciales au Maroc et à l’étranger. Les synergies devraient également concerner les moyens de production, les compétences humaines, les marques, la clientèle et les fonctions support. Les premiers résultats sont attendus pour 2013. Avec le temps, « les effets positifs – commerciaux, industriels et logistiques – se démultiplieront », assure Jalil Benwahhoud.

Cliquez sur l'image.right;" />Cette nouvelle configuration, ajoutée aux effets du non-renouvellement de l’accord de pêche avec l’Union européenne fin 2011 (hausse des captures due à la réduction de la pression sur les ressources halieutiques dans les eaux marocaines), devrait doper le chiffre d’affaires : + 18 % attendus en 2012, selon les analystes. De quoi donner un coup d’accélérateur à la stratégie du groupe, qui compte alléger sa dépendance aux approvisionnements en sardines en se diversifiant dans les filières de conserves et semi-conserves de poissons pélagiques (de haute mer), ainsi que dans les conserves végétales et les produits surgelés.

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Il envisage également de réaliser de nouveaux investissements dans ses autres filiales. Visés, notamment, le développement de la chaîne de distribution Label’Vie, la création de nouvelles unités industrielles pour Belvida (transformation de légumes) et Delimar (poissons marinés), ainsi que la maintenance et le renouvellement de l’outil de production de l’ensemble des autres filiales (La Monégasque Vanelli, Uniconserves, Logicold…). De quoi permettre au groupe de tabler sur un chiffre d’affaires de 6,1 milliards de dirhams et des profits supérieurs à 163 millions de dirhams d’ici à 2015.

 

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