Justice : l’État français condamné pour des contrôles au faciès
L’État a été condamné pour « faute lourde » dans cinq cas de contrôles d’identité jugés discriminatoires. Les treize plaignants avaient été déboutés en première instance.
La cour d’appel de Paris a condamné mercredi l’État pour « faute lourde » dans cinq cas de « contrôles au faciès », une première en France. « L’État devra verser 1 500 euros de dommages et intérêts dans chacun des cas », a précisé Me Félix de Belloy, un des deux avocats des treize plaignants, des hommes noirs ou arabes ayant dénoncé des contrôles d’identité qu’ils estimaient discriminatoires.
En première instance, en octobre 2013, le tribunal avait débouté les plaignants, estimant qu’ils n’avaient pas prouvé la discrimination. Tous avaient fait état de contrôles abusifs, parfois associés à des palpations, des marques de mépris ou du tutoiement. Ils réclamaient 10 000 euros de dommages et intérêts chacun. Le Défenseur des droits avait soutenu leur démarche, plaidant pour que les contrôles d’identité soient « suffisamment encadrés » et offrent des garanties contre les abus.
Une étude menée en 2009 par deux chercheurs du CNRS, citée par les parties civiles, et basée sur 525 contrôles d’identité en différents endroits de Paris, a montré qu’un Noir et un Arabe avaient respectivement 6,2 fois et 7,7 fois plus de risques de se faire contrôler qu’un Blanc.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Algérie : Lotfi Double Kanon provoque à nouveau les autorités avec son clip « Ammi...
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Sac Vuitton et liasses de billets : en Côte d’Ivoire, des influenceurs soupçonnés ...
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan