Burundi : retour du gouvernement à la table des négociations
Le gouvernement est revenu mercredi à la table du dialogue politique au Burundi, après avoir boycotté la veille la relance de ces discussions sous l’égide de l’ONU.
« C’est une bonne nouvelle. Le gouvernement burundais a rejoint depuis la mi-journée le dialogue politique, même si nous regrettons toujours l’absence du parti au pouvoir« , a annoncé une source proche des médiateurs, sous couvert d’anonymat. Le dialogue a repris mardi sous l’égide d’un nouveau représentant de l’ONU, le Sénégalais Abdoulaye Bathily, cinq jours à peine avant la tenue contestée des législatives de lundi.
Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a dit mardi refuser de participer aux discussions à ce stade, estimant que l’initiative, à quelques jours des scrutins, visait à « perturber les élections ». Le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, représentant du gouvernement burundais dans ces pourparlers, avait lui aussi boycotté la réunion de mardi. Il n’avait alors fourni aucune explication, pas plus qu’il n’ a expliqué son retour à la table mercredi.
Le camp présidentiel accuse les diplomates de « chercher à empêcher la tenue des élections »
Dans ces efforts de médiation, l’ONU est soutenue par l’Union africaine (UA) ainsi que par les organisations intergouvernementales EAC (Afrique de l’Est) et CIRGL (Grands-Lacs). « Ce sont (les) parties (prenantes à la crise) qui vont décider de ce qu’il y a lieu de faire, en matière de calendrier électoral et comme dans d’autres matières », a tenté de rassurer le représentant spécial de l’UA pour les Grands-Lacs, Ibrahima Fall, alors que le camp présidentiel accuse les diplomates de « chercher à empêcher la tenue des élections ».
Reste que les discussions bloquent toujours sur le nœud de la crise : la question du troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Depuis fin avril et l’annonce de la candidature du président lors de la présidentielle, prévue le 15 juillet, le pays est plongé dans une grave crise politique.
Au moins 70 morts
Ses adversaires estiment sa candidature contraire à la Constitution. Des manifestations quasi-quotidiennes ont été émaillées de violences meurtrières, faisant au moins 70 morts.
Jusqu’à présent, aucune solution diplomatique n’a été trouvée. Le prédécesseur d’Abdoulaye Bathily à la tête de la médiation onusienne, Saïd Djinnit, avait ainsi jeté l’éponge le 11 juin, après avoir été récusé par les adversaires du camp présidentiel qui le jugeaient partial. Les adversaires de M. Nkurunziza, comme la communauté internationale, jugent les conditions peu propices à des élections crédibles.
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