Télécoms : défis de patrons

L’un, à Madagascar, étend son empire. L’autre, en Côte d’Ivoire, reconquiert un marché. Gros plan sur deux décideurs subsahariens.

Hassanein Hiridjee, président du conseil d’administration de Telma. © Vincent Fournier/JA

Hassanein Hiridjee, président du conseil d’administration de Telma. © Vincent Fournier/JA

Publié le 26 novembre 2012 Lecture : 3 minutes.

Hassanein Hiridjee : un tycoon à Tana

Président du conseil d’administration de Telma

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Issu d’une famille d’origine indienne installée depuis cinq générations à Madagascar, Hassanein Hiridjee, 37 ans, est une figure incontournable du milieu des affaires local. Avec son frère aîné, il codirige un petit empire présent dans l’immobilier professionnel (First Immo), la distribution pétrolière (Jovenna), la production d’électricité (EDM) et les télécoms (Telma et Towerco of Madagascar).

« J’ai rejoint Telma environ un an après la privatisation de l’opérateur historique au profit du consortium Distacom. D’abord en prenant des parts dans l’activité internet [en 2005, NDLR], puis dans le mobile [2006] et enfin dans la téléphonie fixe [2007]. Aujourd’hui, je contrôle plus de 40 % de l’entreprise », affirme l’intéressé. En quelques années, Telma est devenu un challengeur sérieux pour les géants Orange et Bharti Airtel ; et, non content de truster environ un tiers du marché local (en valeur), l’opérateur a maintenant pour ambition de se développer à l’international.

Hassanein Hiridjee vient en outre de créer sa propre société de gestion de tours de télécommunication, Towerco of Madagascar. « L’entreprise est gérée de manière bien distincte, donc tous les opérateurs me font confiance. Nous possédons déjà cent sites et allons en construire cent autres [pour un investissement de 15 millions d’euros] en 2013 », annonce-t-il. Récemment, Hassanein Hiridjee a aussi diversifié ses activités en investissant hors de Madagascar, notamment aux États-Unis où de nombreux biens immobiliers saisis par les banques lors de la crise des subprimes sont maintenant revendus.

Une carrière de businessman dont il ne rêvait pas nécessairement. « Je me destinais plutôt à Sciences Po, mais mon père voulait que je fasse une école de commerce pour reprendre ses affaires. Après sa mort en 1991, j’ai respecté sa volonté en intégrant l’ESCP [École supérieure de commerce de Paris] », explique-t-il. Rentré à Madagascar en 1997 après avoir travaillé deux ans en salle de marché pour Cargill, l’homme d’affaires maintient un lien affectif fort avec la France, au point d’en conserver la nationalité. « Une tradition familiale », précise-t-il.

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Mamadou Bamba, directeur général d'Orange-Côte d'Ivoire Telecom. <span class=DR" style="margin: 3px; border: 0px solid #000000; float: right;" title="Mamadou Bamba, directeur général d'Orange-Côte d'Ivoire Telecom. DR" class="caption" />Mamadou Bamba  : après la crise

Directeur général d’Orange-Côte d’Ivoire Telecom

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Le coup fut rude : après la destruction d’une partie de ses infrastructures pendant la crise postélectorale, la remise sur pied du réseau d’Orange-Côte d’Ivoire Telecom a nécessité 75 millions d’euros sur cinq mois. Et de nombreux actes de vandalisme sont encore signalés sur les câbles de fibre optique de l’entreprise. Ce qui a conduit le leader national de la téléphonie mobile, dont la performance au troisième trimestre (chiffre d’affaires en hausse de 20,9 % sur un an) a été saluée au sein de France Télécom-Orange, à renforcer les capacités opérationnelles des forces de l’ordre pour leur permettre d’intervenir rapidement.

Afin de reconquérir sa clientèle perdue, Mamadou Bamba, qui fut trois ans durant directeur d’Orange au Botswana, martèle sa détermination à offrir à ses compatriotes toujours plus de services et d’accessibilité à internet. Dans sa stratégie commerciale, ce financier de formation affiche deux priorités : l’innovation et la qualité de service. La première sera portée par le technocentre d’Abidjan, inauguré en décembre 2011 afin de développer des produits spécifiquement pour l’Afrique subsaharienne. Côté services, au-delà de la multiplication des offres et de la volonté affichée de « créer un opérateur convergent sur les trois segments [fixe, mobile et internet, NDLR] », reste à développer le haut débit mobile. 

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