Le patron de la Bourse du Nigeria livre ses recettes

Oscar Onyema, patron de la Bourse du Nigeria depuis avril 2011, livre à Jeune Afrique les recettes de la première Place subsaharienne (hors Afrique du Sud) pour regagner les 50 milliards de dollars de capitalisation perdus depuis 2008.

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Publié le 23 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Mise à jour du 23/11/12, à 17h15. 50 milliards de dollars : après le krach de 2008, la Bourse du Nigeria, l’une des principales d’Afrique, a vu s’envoler 50 milliards de capitalisation, entraînée vers le bas par l’effondrement du cours des principales valeurs bancaires. « Aujourd’hui, explique Oscar Onyema, dirigeant de cette bourse depuis avril 2011, l’indice principal [le NSE All Share Index, NDLR] est remonté autour de 27 000 points, mais c’est toujours nettement en-dessous des 66 000 points enregistrés 2008. »

Nous avons fait des efforts de nettoyage, en redonnant leur place aux réglementations.

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Avec une performance d’environ 30% depuis le début de l’année 2012, la Place a retrouvé des couleurs. « Nous avons fait des efforts de nettoyage, en redonnant leur place aux réglementations. Nous nous assurons ainsi que les sociétés cotées diffusent leurs résultats financiers en temps et en heure. Nous avons mis en place des règles concernant les prêts sur marge [des prêts servant à financer l’achat de titres boursiers, dont l’excès d’utilisation a provoqué le crash de la Bourse du Nigeria, NDLR].»

Compartiment PME

L’objectif est également de développer le compartiment dédié aux PME (Alternative Securities Market), qui compte aujourd’hui 12 entreprises. Un changement des règles de cotation, en avril dernier, devrait entraîner d’ici à un peu plus d’un an le transfert d’un nombre important de sociétés aujourd’hui cotées sur le marché principal vers le marché des PME. « Au-dessus d’un certain seuil de capitalisation, les entreprises resteront sur le marché principal, souligne Oscar Onyema. En-dessous, ils iront vers le marché des PME en se voyant offrir toute une série de services à forte valeur ajoutée pour doper leur liquidité. » L’entrée sur ce marché alternatif ne nécessite que deux ans de comptes financiers audités contre trois ans auparavant. De la même manière, la cotation sur le marché principal ne demandera que trois ans de compte contre cinq auparavant.

Nous croyons aux forces du marché, pas à la contrainte.

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L’objectif des autorités boursières est d’inciter à nouveau les entreprises à venir sur le marché. Des secteurs entiers n’y sont en effet pas présents : « L’agriculture représente 40% du PIB et reste très marginale sur la Bourse. Les télécoms, 5 ou 6% du PIB, pour une seule valeur cotée. Le pétrole et le gaz ne comptent que pour 3% de la capitalisation du marché », rappelle Oscar Onyema.

Forces du marché

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Le jeune et dynamique patron, rencontré au cours du Africa CEO Forum, qui s’est tenu les 20 et 21 novembre à Genève, ne souhaite pas contraindre les grandes entreprises à venir en bourse. « Nous croyons aux forces du marché, pas à la contrainte, explique-t-il. Il y a d’autres raisons que les besoins de capitaux pour venir sur un marché : donner de la liquidité aux actionnaires, avoir une valeur de marché. »

Oscar Onyema demande en revanche aux autorités de mettre en place des incitations fiscales. « Une entreprise cotée diffuse des chiffres financiers réels. Nous croyons donc qu’elles devraient payer 20% d’impôts en moins par rapport à des sociétés dont on peut parfois douter de la sincérité des comptes.» Plusieurs introductions devraient prochainement avoir lieu, dont celles de Seplat, un groupe pétrolier nigérian (en partie détenu par le français Maurel et Prom).

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