Carte : combien coûte l’évasion fiscale des grandes entreprises à votre pays ?

L’évasion fiscale à laquelle se livrent de nombreuses multinationales sur le continent fait perdre aux États des centaines de millions de dollars. Les chiffres de l’ONG américaine Global Financial Integrity, dévoilés début juin, montrent l’ampleur du phénomène, surtout quand on le compare aux budgets en matière de santé et d’éducation des pays concernés.

Le système de fausse facturation des entreprises compte pour la majorité des flux financiers illégaux. © Emanuel Ekra/AP/SIPA

Le système de fausse facturation des entreprises compte pour la majorité des flux financiers illégaux. © Emanuel Ekra/AP/SIPA

Publié le 26 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Une compagnie étrangère publie de faux chiffres d’affaires pour payer le moins d’impôts possibles. Et elle rapatrie dans son pays d’origine un maximum de profits. Comment ? En mettant en place, par exemple, un système de fausses facturations… Un modus operandi aussi fréquent que confidentiel qui prive le pays hôte de multiples ressources issues des taxations.

Les États les plus fragiles de la planète paient un lourd tribut à ce phénomène : les flux financiers illégaux, c’est-à-dire le mouvement illégal des fonds d’un pays à un autre, ont un « impact énorme sur les pays pauvres », relève un rapport du think tank américain Global Financial Integrity (GFI), publié début juin 2015 (voir ci-dessous). Pour comprendre toute l’ampleur du problème, il suffit de le rapporter aux budgets des ministères de la Santé et de l’Éducation des pays concernés.

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Le Togo, pays le plus affecté par l’évasion fiscale

Dans plusieurs pays d’Afrique Subsaharienne, la situation est « alarmante », écrit le GFI. Sur 42 pays africains, le Togo est le plus affecté par les flux financiers illégaux qui atteignent une valeur représentant 76,3 % de son PIB, 2435,9 % de son budget en matière d’éducation et 1088,7 % de son budget de santé.

Au Rwanda par exemple, les flux financiers illégaux représentent 147 % du budget total consacré à l’éducation. Au Congo, ils sont cinq fois plus grand que le budget de la santé. Conclusion ? Selon le GFI, régler le problème des flux financiers illégaux permettrait de mieux financer les ministères de la santé et de l’éducation et ainsi améliorer les conditions de vie des habitants du pays. Même si, en matière de finance, tout n’est pas si simple, l’idée a le mérite d’inciter à mieux évaluer l’impact réel des compagnies internationales en Afrique.

>> Quelle est la situation dans votre pays ? Pour le savoir, glissez votre curseur sur la carte.

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Ces chiffres représentent bien sûr des estimations réalisées par des économistes sur la base des données fournies par les grandes institutions internationales comme la Banque mondiale ou le FMI. Les montants en millions de dollars USD sont établis à partir d’une moyenne des années 2003 à 2012. Les ratios du PIB, du budget de l’éducation et de la santé sont calculés à partir d’une moyenne des années 2008 à 2012. Le système de fausse facturation des grandes entreprises représente la majorité des flux financiers illégaux.

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Illicit Financial Flows and Development Indices: 2008–2012

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