Nigeria : neuf personnes condamnées à mort pour avoir blasphémé

Neuf personnes ont été condamnées à mort pour blasphème vendredi à Kano, au nord du Nigeria. On leur reproche d’avoir critiqué le prophète Mohammed lors d’une cérémonie religieuse le mois dernier.

Photo d’illustration d’un marché de Kano, au nord du Nigeria. © Aminu Abubakar/AFP

Photo d’illustration d’un marché de Kano, au nord du Nigeria. © Aminu Abubakar/AFP

Publié le 26 juin 2015 Lecture : 1 minute.

Aminu Abdul Nyass, un  prêcheur soufi et huit de ses adeptes, dont une femme, ont été condamnés à la peine capitale pour blasphème, vendredi 26 juin 2015, par la Haute cour de la charia de Kano. Ces neuf Nigérians écope de la peine capitale pour avoir critiqué le prophète Mohammed.

Selon Alhaji Nasuru, le greffier du tribunal, les neuf personnes ont été « condamnées à mort en vertu des sections 110 et 302 du code pénal de la charia » en vigueur dans le nord du pays. Quatre autres adeptes du prêcheur ont été acquittés.

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« La foule pourrait décider de faire justice elle-même s’ils sont libérés »

Les prévenus avaient été appréhendés par les policiers après que des commentaires, prononcés le mois dernier lors d’une cérémonie religieuse, aient engendré des violences dans la ville. Des émeutes avaient éclaté à Kano, la ville la plus peuplée du nord du Nigeria, pendant les célébrations de l’anniversaire de l’ancien chef de la confrérie soufie Tijaniyya, Ibrahim Nyass. Selon TV360, il est accusé d’avoir dit que l’ancien leader de la confrérie Tijaniyya, mort depuis longtemps, était plus puissant que le prophète.

« Nous sommes heureux que le tribunal de la charia ait prononcé la peine capitale pour les neuf personnes qui ont tenu des propos blasphématoires à l’encontre du prophète », a déclaré Aminu Daurawa, le chef de la Hisbah, la police de Kano chargée de faire respecter la charia. Ce jugement doit maintenant être entériné par le gouverneur de l’État de Kano.

Le procès s’est déroulé dans le plus grand des secrets pour éviter de raviver les tensions dans la ville. « La foule pourrait décider de faire justice elle-même s’ils sont libérés (…); ils seraient certainement tués s’ils apparaissaient dans la rue », a expliqué Aminu Daurawa.

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Douze États du nord du Nigeria ont adopté la charia en parallèle du code pénal au début des années 2000. Plusieurs peines de mort ont été prononcées dans le passé mais aucune exécution n’a eu lieu pour l’instant.

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