Société Générale lance sa banque privée en Afrique
La filiale de la Société Générale dédiée aux grandes fortunes a nommé un directeur de la clientèle Afrique. Le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Algérie sont particulièrement visés.
Les temps changent en Afrique : l’activité de gestion de fortune, activement pratiquée par les banques suisses et monégasques dans la plus grande discrétion, devient un métier à part entière. Société Générale Private Banking, filiale du groupe français, a annoncé hier (19 novembre) la nomination d’un directeur de la clientèle Afrique, Jean-Paul Rame. Il pilotera l’ensemble des activtés de gestion de fortune de la banque pour les clients africains. « Cela représente environ 25 personnes, à Genève, à Monaco et au Royaume-Uni », explique Jean-Paul Ramé, interrogé en marge du Africa CEO Forum, qui se tient à Genève les 20 et 21 novembre.
Sur un marché historiquement dominé par les deux géants suisses que sont UBS et Crédit Suisse, le groupe français souhaite conquérir la clientèle entrepreneuriale. « Il n’y a pas de seuil d’entrée pour devenir client chez nous, souligne Jean-Paul Ramé. Ce que nous recherchons c’est le potentiel d’un entrepreneur qui deviendra riche demain. »
Plus simple d’avoir un holding en Europe.
L’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Algérie figurent parmi les pays cibles même si, le petit millier de clients aisés que compte SG Private Banking aujourd’hui vient de très nombreux pays d’Afrique. « Nous visons les entrepreneurs qui cherchent à sortir de leur frontière, à lever des fonds et qui, dans ce cadre, peuvent avoir besoin de structurer leurs activités et de créer un holding en Europe, rappelle Jean-Paul Rame. Car, ne nous trompons pas, pour rayonner en Afrique, il est souvent beaucoup plus simple d’avoir un holding en Europe même lorsqu’on est africain ». Nombre de pays africains, en effet, demeurent encore méfiants par rapport aux investissements venus d’Afrique et préfère ceux venus d’un pays du Nord. Dans certains autres pays, comme l’Algérie, le contrôle des changes gêne énormément les investissements des entrepreneurs locaux en dehors du pays.
Entrepreneurs et classe moyenne
Jean-Paul Rame est un historique de la banque privée en Afrique. Il a travaillé dans ce domaine pour la Belgolaise dès la fin des années 90, avant que cette entité ne soit dissoute dans Fortis puis BNP Paribas. Il a rejoint SG Private Banking Suisse pour mettre sur pied en 2010 l’équipe Afrique locale. La gestion privée est pratiquée en Afrique depuis deux décennies par les grandes banques internationales mais elle a longtemps consisté en l’organisation d’un véritable exode fiscal pour les fortunes mal acquises du continent. L’émergence de grands entrepreneurs mais aussi la montée en puissance d’une classe moyenne (qui épargne) intéressent les banques privées étrangères mais aussi les banques africaines qui sont de plus en plus nombreuses à structurer des département de gestion de fortune. La banque privée consiste essentiellement en l’accompagnement de la clientèle dans la structuration de leur organisation patrimoniale et le placement de leurs actifs.
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