Burkina : Ernest Yonli est de retour

L’ancien Premier ministre Ernest Yonli a été installé dans ses fonctions de président du Conseil économique et social le 5 novembre dernier. Sa mission : sortir l’institution de sa torpeur.

À 55 ans, le voilà chargé d’évaluer les politiques économiques publiques. © Hippolyte Sama/JA

À 55 ans, le voilà chargé d’évaluer les politiques économiques publiques. © Hippolyte Sama/JA

Publié le 28 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Ernest Paramanga Yonli a une ambition : redonner vie au Conseil économique et social (CES). Le tout nouveau président de l’institution, installé dans ses fonctions par le chef de l’État, Blaise Compaoré, le 5 novembre, souhaite donner un second souffle à cette institution et à ses 90 conseillers issus du monde paysan, des syndicats, de la société civile, des communautés religieuses… Créé en 1959 et chargé d’étudier les politiques économiques publiques, le CES a une histoire mouvementée. L’institution disparaît en 1966, ressuscite en 1985 sous l’appellation de Conseil révolutionnaire économique et social, avant de recouvrer son appellation originelle en 1991. « C’est la plus vieille de nos institutions, explique Ernest Yonli. Mais paradoxalement, elle est la moins connue, et les doutes n’ont jamais été dissipés sur son utilité. » Certains ont même vu la nomination de l’ancien Premier ministre comme le « recasage » d’un poids lourd du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir).

90, c’est le nombre de conseillers que compte le CES.

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Titulaire d’un diplôme d’économie de la Sorbonne (France) et d’un doctorat en développement agricole, Ernest Yonli, 55 ans, a connu une ascension fulgurante qui l’a porté à la tête du ministère de la Fonction publique et du Développement institutionnel, de 1998 à 2000, avant de devenir Premier ministre jusqu’en 2007. Dans un contexte difficile, son bilan est plutôt positif. Moderniste, l’homme de la réforme de l’administration a dû faire face aux grèves estudiantines, à la crise ivoirienne, à la baisse des cours du coton, au ralentissement des échanges… Il a aussi fermé les entreprises publiques de la période révolutionnaire.

Terrain

À la tête du CES, il devra multiplier les travaux d’une institution dont la principale mission est de produire des avis, des rapports et des études sur le suivi et les perspectives des politiques en matière d’emploi, de croissance, d’investissement, de sécurité alimentaire, de sécurité sociale, d’éducation et de développement de l’agriculture… Il aura aussi à coeur de renforcer l’action internationale du CES et de le rapprocher des populations en envoyant ses conseillers sur le terrain. Pour cela, il devra convaincre décideurs et bailleurs de fonds d’accroître un budget annuel faiblement doté, avec 900 millions de F CFA (1,37 million d’euros) seulement. 

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