Abou Dhabi : une Émiratie condamnée à mort pour l’assassinat d’une Américaine

La cour de sûreté de l’État d’Abou Dhabi a condamné à mort lundi une Émiratie reconnue coupable d’avoir tué en décembre une enseignante américaine avec un couteau de cuisine, en s’inspirant de groupes jihadistes.

Ala Al Hasheemi, au centre commercial Boutik Mall à Abu Dhabi, le 1er décembre 2014, le jour de l’assassinat d’une enseignante pour lequel elle a été reconnue coupable. Capture d’écran © Youtube

Ala Al Hasheemi, au centre commercial Boutik Mall à Abu Dhabi, le 1er décembre 2014, le jour de l’assassinat d’une enseignante pour lequel elle a été reconnue coupable. Capture d’écran © Youtube

Publié le 29 juin 2015 Lecture : 3 minutes.

Le 1er décembre 2014, Alaa Al Hashemi, vêtue de noir de la tête aux pieds, était accusée d’avoir poignardé à mort une enseignante américaine, Ibolya Ryan, 47 ans, dans les toilettes d’un grand centre commercial, le Boutik Mall d’Al Reem Island, à Abou Dhabi. Ce lundi 29 juin, elle a été reconnue coupable par la cour de sûreté de l’État d’Abou Dhabi, rapporte le journal des Emirats The National.

La jeune femme, surnomée par la presse locale « le Fantôme d’Al Reem », avait été appréhendée en moins de 48 heures puis arrêtée à son domicile trois jours après son crime. L’identification avait été facilitée par un enregistrement de ses actes sur un circuit de télévision interne.

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Sur une vidéo largement relayée sur la toile, on la voit entrer dans le centre commercial puis emprunter l’ascenseur. Elle disparaît alors du champ de la caméra pour apparaître en fuite, quelques instants après avoir laissé sa victime gisant dans les toilettes.

Du sang avait été retrouvé sur le volant de sa voiture et du matériel explosif avait également été caché dans le véhicule.

Des accusations multiples    

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Mais la liste des chefs d’accusation contre la jeune femme est longue. Ce lundi, Alaa Al Hashemi, a également été reconnue coupable d’avoir fabriqué une bombe artisanale placée devant le domicile d’un médecin lui aussi américain, et d’origine égyptienne, quelques heures après avoir assassiné l’enseignante Ibolya Ryan. La bombe artisanale n’avait cependant pas explosé.

Elle a aussi été condamnée pour avoir utilisé un compte sur internet dans le but de disséminer des informations de nature à porter préjudice aux Émirats.

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Enfin, la jeune femme a été reconnue coupable d’avoir envoyé des fonds à Al-Qaïda au Yémen, tout en sachant que cet argent serait utilisé pour des actes terroristes, a ajouté le journal. Encadrée par quatre policiers, Alaa Al-Hashemi n’a montré aucune émotion lorsque la peine de mort a été prononcée. Alors qu’elle quittait la salle, elle a souri en direction de son père et de son frère qu’elle a salués.

Discours de Ben Laden et vidéos de décapitations   

La presse internationale n’était pas autorisée à assister au procès qui s’était ouvert le 23 mars. Le procureur général des Émirats, Salem Saeed Kubaish, avait affirmé que l’accusée avait commis ces crimes avec l’intention terroriste de causer la mort et de semer la peur parmi la population, de compromettre la stature de l’État et de menacer sa sécurité et sa stabilité.

Selon lui, l’enquête a révélé qu’Alaa Al Hashemi écoutait des discours d’Oussama Ben Laden et d’Abou Moussab Al-Zarqaoui (ex-dirigeants d’Al-Qaïda tués en 2011 et 2006, NDLR), regardait des vidéos de meurtres et de décapitations perpétrés par des groupes terroristes et lisait des articles sur des actes terroristes qui ont influencé ses croyances.

Possédée par des esprits maléfiques ?

Lors d’une audience le 6 avril, la jeune femme avait affirmé être possédée par des esprits maléfiques et souffrir d’une maladie mentale. Elle racontait avoir des « visions irréelles » et voir des « fantômes aux formes humaines », rapporte Al Arabiya. Ces affirmations avaient poussé la Cour à ordonner des tests psychiatriques. Ces derniers présentés le 25 mai au tribunal n’avait pas relevé de troubles psychiques. La jeune femme avait donc été jugée responsable de ses actes.

Les attaques imputées à des jihadistes ou personnes s’inspirant de groupes jihadistes sont rarissimes aux Émirats, où la population locale ne représente qu’environ 10% des habitants.

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