Dans un message diffusé lundi 29 juin par la télévision publique, Joseph Kabila a affirmé que « l’écrasante majorité » des Congolais qui se sont déjà exprimés sur le sujet « souhaite que dans l’éventualité du dialogue, celui-ci soit mené sans ingérence étrangère, à travers un nombre limité de participants, et pour une durée relativement courte ».
Le président de la République démocratique du Congo, qui s’exprimait à la veille de la fête nationale, faisait là référence aux résultats provisoires des consultations qu’il a lancées avec « les forces vives de la Nation » au début du mois de juin, pour un éventuel « dialogue national » en vue des élections à venir à la fin de 2016.
Après avoir reçu représentants religieux ou politiques à Kinshasa, le chef de l’État a laissé les consultations se poursuivre dans le pays, sous la férule des gouverneurs des provinces, qui lui ont remis leur rapport il y a quelques jours. L’opposition réclame de longue date un dialogue politique alors que le pays est sous tension à l’approche d’un cycle d’élections devant s’achever en novembre 2016 par la présidentielle.
Opposition désunie
Mais la même opposition, qui soupçonne Joseph Kabila de chercher à s’accrocher à tout prix au pouvoir, apparaît désunie face au dialogue proposé par le chef de l’État, à qui la Constitution interdit de se représenter à la présidentielle.
L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, a dit être disposée à y prendre part, mais à condition que celui-ci soit supervisé par un médiateur étranger. Une coalition de l’opposition réunissant les deux autres partis principaux de l’opposition a déjà annoncé son intention de boycotter le dialogue, y voyant une manœuvre du camp présidentiel pour retarder les élections.