Vitol et Helios prennent le contrôle de l’activité aval du nigérian Oando

Le groupe pétrolier nigérian a cédé, pour 276 millions de dollars, le contrôle de ses actifs dans la distribution pétrolière à un consortium formé par le négociant suisse Vitol et le capital-investisseur Helios Investment Partners

Wale Tinubu est le directeur général d’Oando. © DR

Wale Tinubu est le directeur général d’Oando. © DR

Publié le 30 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 01/07/2015 à 10H55 CEST : ajout de précisions sur les détails de la transaction.

Le négociant Vitol et le capital-investisseur Helios Investment Partners vont prendre le contrôle de l’activité aval (distribution de produits pétroliers) du groupe pétrolier nigérian Oando. L’opération annoncée ce mardi consiste en l’acquisition d’un contrôle (« economic rights ») de 60 % de ces actifs (pour 51 % des droits de vote) contre 276 millions de dollars en espèces payés par Helios et Vitol et 184,5 millions de dollars en actions de préférence au profit d’Oando, a indiqué Oando dans son communiqué.

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Ces actifs sont principalement sa filiale Oando Marketing, qui détient un réseau de plus de 400 stations-services au Nigeria (12 % de parts de marché), des capacités de stockage de 84 000 tonnes de produits pétroliers et un réseau de remplissage et de distribution de butane. Ils seront rassemblés en un holding indépendant qui conservera néanmoins la marque Oanda.

Tendances

Cette opération est remarquable à deux titres. C’est d’abord une illustration de la remarquable évolution des grandes maisons de trading (qu’il s’agisse de Vitol, Glencore, Trafigura et Gunvore), qui essaient depuis plusieurs années maintenant de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur. Vitol est par exemple déjà actif, en partenariat avec Helios Investment Partners, dans l’aval pétrolier en Afrique, à travers Vivo Energy, qui distribue les carburants et lubrifiants de marque Shell dans 16 pays africains et dont le groupe basé à Genève détient 40 %. Toujours sur le continent, Vitol a racheté plusieurs gisements gaziers au Ghana et investi dans la recherche pétrolière au Cameroun.

Ensuite, cette cession est une étape supplémentaire dans le désengagement d’Oando de la distribution pétrolière au profit de la production et de l’exploration. Le groupe nigérian, qui s’était fixé pour objectif d’être un leader local de la production de pétrole, a racheté l’an dernier les actifs dans l’amont de l’américain ConocoPhillips au Nigeria. Cette opération, close en juin 2014, a vu la production d’Oando passer de 10 000 barils de brut par jour à 50 000-60 000 b/j. Ses réserves sont passées d’environ 80 millions de barils équivalent pétrole à 300 millions de barils équivalent pétrole. Suite à ce rachat, l’activité amont (exploration et production) a grimpé à près de trois quarts des actifs d’Oando contre 40 % avant l’acquisition.

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Cette prise de contrôle, au coût estimé à 1,6 milliard de dollars, s’est réalisée dans la douleur : Oando a dû procéder à trois rounds d’endettement de 450, 250 et 100 millions de dollars, a révélé son directeur général le Nigérian Wale Tinubu. Dans le communiqué publié par Oanda, Wale Tinubu indique que la quasi-totalité du fruit de la cession à Vitol et Helios Investment Partners sera utilisé pour réduire l’endettement du groupe nigérian, coté à Toronto et à Johannesburg.

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