Une des victimes supposées des deux soldats français soupçonnés de pédophilie au Burkina Faso est une fillette de 5 ans, dont les parents étaient amis des agresseurs présumés. « La gendarmerie a ouvert aujourd’hui (mardi) une enquête sur des actes d’attouchement sexuel effectués sur une mineure à Ouagadougou. Il y a un soldat qui a filmé la scène avec une caméra quand le second effectuait les attouchements », a déclaré un haut responsable de la gendarmerie burkinabè.
La victime est « une mineure de 5 ans environ dont le père est burkinabè et la mère française », a poursuivi le gendarme, ajoutant que « les deux soldats sont des amis de la famille », chez qui ils ont « oublié la caméra » grâce à laquelle ils avaient enregistré leurs méfaits. Le père de la fillette, après avoir visionné les images, a porté plainte à l’ambassade de France à Ouagadougou, qui a à son tour saisi la gendarmerie burkinabè.
Les deux militaires bientôt transférés en France
Le parquet de Paris, saisi par le ministère français de la Défense, a annoncé mardi soir avoir ouvert une enquête préliminaire pour des agressions sexuelles commises sur deux enfants de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest.
De son côté, le haut responsable de la gendarmerie a indiqué ne pas avoir connaissance, pour l’instant, d’une seconde victime. Selon lui, des gendarmes français de la prévôté, chargés des investigations sur les militaires déployés sur les théâtres d’opérations extérieures, arriveront mercredi en provenance du Niger pour enquêter aux côtés de leurs homologues burkinabè. « Nous allons engager la procédure. On va certainement les garder à vue. Mais ils seront certainement transférés en France dès que nous aurons bouclé » l’affaire, a-t-il estimé.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a pour sa part immédiatement suspendu mardi les deux soldats. Une célérité qui tranche avec la prudence observée lors d’un précédent scandale de même nature en Centrafrique. Selon une source judiciaire, 14 militaires français ont été mis en cause, dont trois sont identifiés, par les témoignages de six enfants centrafricains âgés de neuf à treize ans dénonçant des faits commis au début de l’opération Sangaris entre fin 2013 et fin mai-début juin 2014.