Hollande en Afrique : trois jours pour renouer avec les alliés négligés

Le président français est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi vers minuit et demi au Bénin, pour débuter une tournée africaine de trois jours, qui le conduira également en Angola et au Cameroun. Des pays rarement visités par les chefs d’État français.

François Hollande au Bénin, aux côtés du président Thomas Yayi Boni, à Cotonou, le 2 juillet 2015. © Charles Placide Tossou/Reuters

François Hollande au Bénin, aux côtés du président Thomas Yayi Boni, à Cotonou, le 2 juillet 2015. © Charles Placide Tossou/Reuters

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 1 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Tout était en place. Les drapeaux béninois et français côte à côte, sur le tarmac de l’aéroport de Cotonou ou encore le grand panneau publicitaire, à sa sortie, souhaitant la bienvenue à François Hollande. Cela faisait plus de 32 ans qu’un locataire de l’Élysée ne s’était pas rendu en visite officielle au Bénin en dehors des sommets. L’avion du président français s’est posé aux alentours de minuit et demi dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 juillet mais, malgré l’heure tardive, Boni Yayi est venu l’accueillir en personne, en compagnie du Premier ministre Lionel Zinsou.

Le président béninois avait été le premier chef d’État africain à rendre visite à son homologue français à Paris, en juin 2012, et l’avait invité à Cotonou en retour. François Hollande honore donc enfin son invitation et devrait en profiter pour saluer l’un des rares dirigeants africains qui a annoncé, à de maintes reprises, son intention de quitter le pouvoir dans le strict respect de la Constitution de son pays.

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Luanda et Yaoundé, rares escales

L’Angola et le Cameroun, les deux étapes suivantes de cette tournée, sont également rarement visitées par les présidents français. Les relations franco-angolaises ont longtemps souffert du scandale dit de « l’Angolagate », jusqu’à une réconciliation amorcée sous Nicolas Sarkozy (il s’était rendu à Luanda en 2008). Le réchauffement s’est confirmé sous Hollande et pourrait bien bénéficier aux opérateurs économiques français. Même si le ministre français des Finances, Michel Sapin, n’a pas pu prendre part au voyage comme initialement prévu (il est retenu à Paris par la crise grecque), une cinquantaine d’entreprises françaises doivent participer à un forum économique à Luanda au cours duquel des signatures de contrat sont attendues.

Restera le Cameroun, autre pays historiquement proche de Paris qui n’a jamais été visité ni par Nicolas Sarkozy, ni par François Hollande. Face aux nombreuses crises en cours chez ses voisins (en Centrafrique d’un côté, et avec Boko Haram au Nigeria de l’autre), Yaoundé s’estime parfois insuffisamment soutenu par Paris. Au cours des quelques heures que François Hollande passera dans la capitale camerounaise – sept, tout au plus – Hollande devra donc rassurer Paul Biya, tout en essayant de régler le sort de la Franco-Camerounaise condamnée à 25 ans de prison, Lydienne Yen-Eyoum, et en rencontrant l’opposition et les ONG de défense des droits de l’homme. Une parfaite illustration du délicat équilibre de la politique africaine de Hollande, entre promotion des « valeurs » et sécurité.

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