Tours relais : IHS capte l’attention de Wendel
L’opérateur nigérian IHS, qui vient de racheter les tours de MTN en Côte d’Ivoire et au Cameroun, a levé 97 millions d’euros auprès du français Wendel.
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Voilà quelques semaines, IHS est devenu le premier opérateur de relais télécoms en Afrique. Moyennant 220 millions d’euros (284 millions de dollars), le spécialiste nigérian de la gestion de réseaux a mis la main sur 931 tours de transmission en Côte d’Ivoire et 827 au Cameroun, précédemment détenues par l’opérateur sud-africain MTN. Son parc compte désormais plus de 5 700 sites, dont quelque 3 000 en propre.
Le 29 octobre, deux semaines à peine après cette annonce, le holding d’investissement français Wendel devient l’actionnaire de référence d’IHS (25 % du capital), avec une mise de fonds de 97 millions d’euros, qui doit non seulement soutenir l’activité au Nigeria, mais aussi financer l’acquisition des 1 758 nouvelles tours. Wendel rejoint ainsi le capital-investisseur panafricain Emerging Capital Partners, l’investisseur sud-africain Investec Asset Management, la Société financière internationale (filiale de la Banque mondiale) et la banque de développement néerlandaise FMO. Environ 11 % du capital est détenu par le management.
Lire aussi :
France : Wendel investit en Afrique
Côte d’Ivoire/Cameroun : IHS rachète les tours de MTN
Orange va (aussi) céder ses tours
Transformation
Alors que le besoin en bande passante devrait exploser avec le déploiement de la 3G et l’arrivée de nouveaux consommateurs (le taux de pénétration du mobile en Afrique n’est que de 62 %), le partage des infrastructures de télécommunication devient « une tendance lourde », selon les termes d’un dirigeant de filiale de l’opérateur Orange. « Le marché s’est transformé, explique Romain de Villeneuve, directeur du développement chez IHS. Au début, il y avait un avantage compétitif direct à être le premier installé, afin de capter la clientèle locale. Maintenant que les pays sont couverts dans les zones les plus peuplées, et compte tenu de la forte baisse du revenu par abonné, les opérateurs priorisent leurs investissements dans les services et la 3G pour conquérir des parts de marché. »
Le partage des antennes relais devient une « tendance lourde », selon un dirigeant d’Orange.
Malgré ces perspectives, le prix payé par Wendel peut paraître excessif (il est treize fois supérieur à l’Ebitda, lequel s’élève à 7,3 millions d’euros). Au 30 avril, le groupe affichait une perte après impôt de 9,7 millions d’euros. À en croire Romain de Villeneuve, les investissements en infrastructures, très lourds au départ, sont rentables à moyen terme. « Notre Ebitda est passé de 10 % du chiffre d’affaires en début d’année à plus de 20 % aujourd’hui, relève le directeur du développement. Cette progression s’explique par le fait qu’il nous faut en moyenne un peu plus d’un an pour trouver de nouveaux clients pour nos tours, or beaucoup d’entre elles ont moins de dix-huit mois. Sur les sites acquis en 2010, le nombre de clients est supérieur à 2,5. D’autre part, nous sommes parvenus à diviser par deux la consommation de fioul par locataire sur les douze derniers mois, ce qui a eu un impact considérable sur nos coûts opérationnels. »
À court terme, IHS souhaite consolider ses opérations au Nigeria, au Cameroun et au Ghana, avant d’élargir sa présence à huit pays africains tout en renforçant ses relations avec les plus grands opérateurs comme MTN, Orange, Vodafone, Tigo ou Etisalat. Pour alimenter son expansion en Afrique, IHS a levé environ 300 millions d’euros au cours des douze derniers mois.
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