Retour d’Ebola au Liberia : MSF inquiet quant à l’origine de ces nouvelles contaminations

Philippe Le Vaillant, chef de mission à « Médecins Sans Frontières » au Liberia, est revenu pour « Jeune Afrique » sur les questions que soulèvent ces nouveaux foyers du virus, trois mois à peine après le dernier cas connu dans le pays.

Des professionnels de la santé se désinfectent après  avoir fait des tests sanguins dans le village du Liberia où l’adolescent est mort de l’épidémie le 30 juin 2015. © Abbas Dulleh/AP/SIPA

Des professionnels de la santé se désinfectent après avoir fait des tests sanguins dans le village du Liberia où l’adolescent est mort de l’épidémie le 30 juin 2015. © Abbas Dulleh/AP/SIPA

Publié le 3 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Ces derniers jours, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait bien fait part de ses inquiétudes après une recrudescence des cas d’Ebola au Sierra Leone et en Guinée. Ces craintes se sont matérialisées le 30 juin, avec la réapparition du virus au Liberia, sept semaines après que le pays s’en soit déclaré exempt.

Le 9 mai dernier, Monrovia annonçait en effet la fin de l’épidémie Ebola, responsable selon l’OMS de la mort de 4 800 personnes sur plus de 10 000 cas identifiés. Trois mois plus tard, retour à la case départ : trois nouveaux malades ont à ce jour été identifiés.

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Philippe Le Vaillant, chargé de mission Ebola pour Médecins Sans frontières (MSF), était au Liberia lorsque la maladie a fait son retour. Il a expliqué à « Jeune Afrique » les inquiétudes de MSF au regard  du retour de l’épidémie.

Jeune Afrique : Le retour d’Ebola au Liberia est-il surprenant ?

Philippe Le Vaillant : Je ne suis pas surpris du retour d’Ebola dans le pays, ce risque avait d’ailleurs été évoqué.

En revanche, il n’y a pour l’heure pas d’explication. L’adolescent décédé n’a été identifié comme porteur du virus qu’après sa mort. Nous ne savons pas comment il a été contaminé et il existe donc une chaîne de transmission non-identifiée.

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Les trois nouveaux cas apparus au Liberia sont liés à cet adolescent. Ces derniers nous inquiètent moins, car nous savons par qui ils ont été contaminés.

L’OMS a fait part de sa préoccupation quant à la progression de l’épidémie. Partagez-vous ce point de vue ?

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Ces dernières semaines, l’OMS a recensé de nouveaux cas en Guinée et au Sierra Leone. Si leur nombre reste constant, je partage la préoccupation de l’OMS et l’épidémie n’est pas terminée.

L’inquiétude vient surtout de l’éparpillement du nombre de foyers actifs du virus. Plus ils sont disséminés, plus c’est préoccupant.

Le nombre de malades identifiés après leur décès est également une source de préoccupation. En Guinée et au Sierra Leone, la moitié des cas est recensée post-mortem. Ce qui signifie que l’on ne connait pas l’origine de la transmission mais aussi que le nombre de cas est sous-estimé…

Comment réagissent le Liberia, le Sierra Leone et la Guinée face à cette situation ?

Chaque pays réagit différemment. Le Liberia a reçu plus d’argent pour faire face, et se conforme davantage aux recommandations internationales.

C’est moins vrai pour la Guinée et le Sierra Leone, plus instables institutionnellement. Ces deux pays ont également davantage tendance à remettre en cause l’aide internationale et à moins accepter l’ingérence étrangère en la matière.

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