Kenya : plusieurs morts lors d’une opération coup de poing contre l’alcool frelaté
Une vague de répression initiée par le gouvernement kényan contre la production et la distribution clandestine d’alcool frelaté a fait plusieurs morts et blessés, a-t-on appris samedi auprès d’un porte-parole de la présidence.
Les journaux kényans parlent de huit morts. Le nombre de blessés serait encore plus élevé.
Les articles publiés dans la presse locale font également état de centaines de personnes arrêtées, de débits de boisson clandestins démolis et des milliers de litres détruits.
Ces opérations de répression ont été menées sur décision du président Uhuru Kenyatta, qui a été « personnellement effaré » par la situation, a déclaré samedi à l’AFP un porte-parole de la présidence.
Le gouvernement s’inquiète de la montée constante de l’alcoolisme et d’une récente recrudescence des décès liés à la consommation d’alcool frelaté.
Coup de filet
Le coup de filet a eu lieu principalement dans le centre du Kenya et dans la capitale, Nairobi, où au moins 80 personnes sont mortes l’année dernière et où des dizaines d’autres ont perdu la vue, après avoir ingurgité des préparations contenant du méthanol — un produit toxique qui intervient dans la fabrication d’antigel et est utilisé par certains producteurs peu scrupuleux pour augmenter le taux d’alcool.
Selon le journal The Star, sept personnes ont péri dans le quartier de Kayole à Nairobi, lors de l’explosion d’un camion qui transportait une cargaison de méthanol saisi, apparemment après que l’un des passagers eut craqué une allumette. D’après la presse locale, une autre personne a été abattue lors d’un raid sur un site de production, à Naivasha, dans l’est de Nairobi.
Selon le journal The Nation qui cite des chiffres de l’Institut national contre l’abus d’alcool et la toxicomanie, dans certains quartiers, les boissons illégales représentent plus des trois-quarts de l’alcool consommé, et 62% des accidents de la route sont liés à de la conduite en état d’ivresse.
The Nation rapporte également que dans un quartier, 60% des femmes sont devenues alcoolo-dépendantes à cause de ces boissons illégales, et que ce fléau a engendré criminalité et violence conjugale.
Il existe au Kenya une législation très sévère qui interdit la consommation publique d’alcool pendant la plus grande partie de la journée et la vente d’alcool à certains moments.
Cependant, les lois en matière d’alcool sont rarement appliquées dans les quartiers les plus démunis et la grande pauvreté est un terrain idéal pour les marchands illégaux qui n’ont aucune difficulté à trouver des clients, malgré les risques pour la santé. L’alcool artisanal, habituellement distillé à partir de maïs fermenté ou de sorgho, est très répandu parmi les plus pauvres, en raison de son prix très bas.
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