Awango, le nouveau business solaire de Total
Pour un investissement de cinq millions de dollars, le français Total lance au Sénégal une offre mondiale d’éclairage solaire à bas coût. Le groupe espère ainsi écouler 1 million de lampes d’ici à 2015 et donner naissance à une nouvelle activité… rentable.
À l’occasion de la conférence annuelle Lighting Africa (du 13 au 15 novembre à Dakar), le groupe pétrolier français lance au Sénégal une offre mondiale d’éclairage solaire à bas coût. Annoncé dans les colonnes de Jeune Afrique il y a un an environ par Momar Nguer, directeur Afrique et Moyen-Orient de la branche Supply & Marketing, le projet a déjà été testé au Cameroun, au Kenya, en RD Congo et en Indonésie, où plus de 125 000 de ces petits modules vendus entre 10 et 90 dollars, selon la taille, ont été achetés. Avec 3 500 stations services à travers l’Afrique et plus de soixante dix années de présence, le groupe espère ainsi écouler 1 million de lampes d’ici à 2015 et impulser un nouveau business, depuis la fabrication jusqu’à l’utilisation. Awango sera progressivement déployé au Burkina Faso, au Cambodge, en Éthiopie, à Haïti, au Myanmar, au Nigeria, et en Ouganda. Entretien, en direct de Dakar, avec Momar Nguer et Emmanuel Léger, le responsable Accès à l’énergie de Total.
JA : Combien Total compte-t-il investir dans ce lancement ?
Momar Nguer : Nous allons investir 5 millions de dollars d’ici à 2015 et espérons dépasser le million de lampes vendues. La condition, c’est que ce projet soit durable, et donc rentable économiquement, puisque nous impliquons beaucoup d’entrepreneurs sur l’ensemble de la chaîne : des fabricants, des revendeurs, une chaîne de recyclage… tout en préservant le prix pour qu’il demeure abordable pour les plus démunis.
Qui sont vos fournisseurs ?
Emmanuel Léger : Nous avons sélectionné trois fournisseurs : les américains D.Light et Greenlight Planet, et l’indonésien Sundaya. Tous fabriquent en Asie. Sur une trentaine de gammes proposées et testées, nous n’avons sélectionné que celles qui respectent nos normes internes HSE et de qualité…
Selon le produit, le prix oscille entre 10 et 90 dollars, une somme importante pour une grande frange de la population rurale…
L’un des produits les plus vendus dans nos stations situées en frontière de zones reculées est désormais la lampe solaire, devant les biscuits et l’eau.
Momar Nguer : Oui, mais on voit désormais des coopératives de personnel, des intendants de coopératives agricoles, des entreprises, qui pré-financent des lampes pour leurs employés, ce qui booste considérablement les ventes. Nous sommes par ailleurs en discussion avec des organismes de microfinance, car nous devons nous appuyer sur des partenaires qui connaissent le terrain et savent adapter les financements.
Quels sont les retours de vos tests en Afrique ?
Momar Nguer : Les tests effectués au Kenya et au Cameroun notamment ont été concluants : l’un des produits les plus vendus dans nos stations situées en frontière de zones reculées est désormais la lampe solaire, devant les biscuits et l’eau. Beaucoup en achètent pour les offrir à la famille, au village. Nos salariés ont d’ailleurs été les premiers clients. Ces lampes ont aussi l’avantage de pouvoir recharger des téléphones portables… lorsque l’on regarde le taux de pénétration des mobiles en Afrique et les 250 millions d’Africains qui ont un accès nul ou limité à l’éclairage, on ne doute pas du succès de cette offre.
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