Mali : le calendrier de mise en oeuvre de l’accord de paix établi prochainement

Le Comité de suivi de l’accord de paix au Mali déterminera dans les jours qui viennent le calendrier pour la mise en oeuvre de ce pacte, a affirmé samedi le chef de la Mission de l’ONU dans le pays (Minusma), Mongi Hamdi.

Mongi Hamdi, chef de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) © Vincent Fournier/J.A.

Mongi Hamdi, chef de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 5 juillet 2015 Lecture : 3 minutes.

Il s’exprimait à l’issue d’une réunion de deux jours de ce comité, présidé par l’Algérie et comprenant des représentants de gouvernement, groupes armés pro-gouvernementaux et rebelles maliens, ainsi que de l’Union européenne (UE), de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Selon plusieurs participants interrogés par l’AFP à la fin des travaux, cette rencontre – la deuxième du Comité – s’est mieux déroulée que la première, tenue en juin et qui avait tourné court, des dissensions au sein des différents groupes ayant éclaté d’après des témoins.

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« Nous avançons dans les discussions »

« Dans les jours qui viennent, on va faire en sorte de finaliser le règlement intérieur du Comité de suivi (de l’accord) et juste après le ramadan, mois de jeûne musulman qui prendra fin à la mi-juillet, on va commencer la mise en oeuvre de tout l’accord selon un calendrier qui sera déterminé par le comité de suivi dans les jours qui viennent », a déclaré le chef de la Minusma dans un entretien avec l’AFP.

« La rencontre de vendredi et samedi a été positive parce que nous avançons dans les discussions pour garantir la paix à nos populations », a affirmé Me Harouna Toureh, porte-parole de la plate-forme regroupant les groupes pro-Bamako.

« Nous sommes vraiment là pour aller de l’avant. Les choses sont dans la bonne direction », a pour sa part dit Mohamed Ould Abdou, de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, coalition de groupes rebelles).

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L’accord de paix a été signé le 15 mai à Bamako par le gouvernement malien, les groupes pro-gouvernementaux et la médiation internationale, puis le 20 juin par les groupes rebelles.

Il vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960.

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En 2012, cette vaste région a été transformée en sanctuaire et en base d’opérations jihadistes, jusqu’au lancement à l’initiative de la France, en janvier 2013, d’une intervention militaire internationale, toujours en cours.

Les jihadistes en ont été dispersés et en grande partie chassés à la suite de l’opération, mais des zones entières de cette région échappent encore au contrôle des autorités maliennes comme des forces étrangères, visées par des assauts meurtriers.

Longtemps concentrés dans le Nord, ces attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le Centre, puis le Sud, comme récemment à Nara (centre), Misséni et Fakola (sud).

Depuis le début de son déploiement en juillet 2013, la Minusma – mandatée par le Conseil de sécurité pour veiller à l’application de l’accord de paix – a perdu 41 Casques bleus tués dans des attaques (attentats-suicides, mines, embuscades, tirs de mortier et roquettes).

Il y aura énormément de forces négatives qui vont essayer de faire dérayer le processus de paix.

Ce bilan inclut six membres du contingent burkinabè ayant péri jeudi dans une embuscade, qui a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

« Je pense, malheureusement, que ce ne sera pas la dernière attaque mais on va faire en sorte d’être plus vigilant, beaucoup plus alerte pour réduire ce genre d’attaques et prendre des actions beaucoup plus sévères contre ceux qui sont contre la paix », a affirmé le chef de la Minusma à l’AFP.

« Il y aura énormément de forces négatives qui vont essayer de faire dérayer le processus de paix », a-t-il prévenu.

Il faut que l’armée malienne soit redéployée sur tout le territoire malien, avec l’intégration des combattants des mouvements du Nord. Cela ne sera pas facile mais le Comité de suivi va s’employer à le faire dans des conditions favorables, pour permettre de rétablir la sécurité sur tout le territoire et poursuivre l’exécution du programme prévu par l’accord, a ajouté Mongi Hamdi.

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