Le dalaï lama fête ses 80 ans, entre exil spirituel et opposition politique
Des milliers de personnes étaient rassemblées dimanche autour du dalaï lama, à Anaheim, en Californie, pour fêter les 80 ans du leader spirituel tibétain.
Le dalaï lama était, à l’occasion de son 80e anniversaire, l’invité d’honneur d’un sommet mondial de la compassion, où il devait s’exprimer sur le réveil de la compassion et le pouvoir transformateur de la créativité et de l’art. Même s’il a déjà célébré une première fois son anniversaire en Inde il y a deux semaines, en s’accordant sur le calendrier lunaire tibétain, le chef spirituel est né un 6 juillet, selon le calendrier grégorien.
Des milliers de sympathisants étaient donc rassemblés pour trois jours de festivités, à Anaheim, puis à Irvine, à l’université de Californie, au sud de Los Angeles. Avec des billets vendus entre 35 et 180 dollars, les bénéfices seront reversés à des oeuvres choisies par le dalaï lama.
« Les festivités californiennes sont une joyeuse opportunité pour les gens de se rassembler pour célébrer la vie et les œuvres de Sa Sainteté », selon le vénérable lama Tenzin Dhonden, fondateur de l’association Friends of the dalaï lama.
Persona non grata ?
Le chef spirituel des Tibétains, officiellement en retrait de l’action politique depuis 2011, a confié ses responsabilités politiques à un Premier ministre élu par les Tibétains en exil. Mais cela ne l’empêche d’être régulièrement au centre des controverses politiques.
Appelant à davantage d’autonomie pour le Tibet plutôt qu’à une indépendance formelle, il n’en reste pas moins la bête noire des autorités chinoises, qui l’accusent d’activités séparatistes. Chaque visite à l’étranger est donc l’occasion d’un bras-de-fer entre le géant chinois et le leader tibétain.
En septembre 2014, le dalaï lama s’est ainsi vu refuser un visa d’entrée en Afrique du Sud pour la troisième fois en seulement cinq ans. Il devait participer au 14e sommet réunissant les lauréats du prix Nobel de la Paix, organisé par les fondations représentant les quatre lauréats sud-africains, l’archevêque Desmond Tutu, Nelson Mandela, Frederik de Klerk et Albert Luthuli.
En 2013, il avait également dû annuler son voyage alors qu’il prévoyait d’assister aux obsèques de Nelson Mandela.
Des centaines de protestataires
Plusieurs centaines de protestataires attendaient également le chef spirituel tibétain à l’entrée du centre de conférences où avait lieu le rassemblement, à l’appel des bouddhistes Shugden qui l’accusent de ne pas respecter leur liberté religieuse et révèrent une divinité rejetée depuis 1996 par le dalaï lama.
« Le faux dalaï lama change le bouddhisme en outil politique à coup de mensonges », affirmait un tract de ces contestataires, que le dalaï lama retrouve régulièrement dans ses apparitions publiques à travers le monde. Les manifestants ont prévu d’être présents pendant les trois jours de festivités.
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