Burundi : le parti au pouvoir demande la démission du médiateur de l’ONU Abdoulaye Bathily

La crise burundaise continue de réserver le même sort à ses médiateurs onusiens : le désaveu. Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a réclamé dimanche la démission d’Abdoulaye Bathily, nommé récemment en remplacement de Saïd Djinnit, poussé vers la sortie par l’opposition.

Abdoulaye Bathily, représentant du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale. © Nations unies/DR

Abdoulaye Bathily, représentant du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale. © Nations unies/DR

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Publié le 6 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Alors qu’un nouveau sommet des États de l’Afrique de l’Est (EAC) est prévu lundi à Dar es Salaam pour tenter de régler la crise, les médiations semblent se suivre et se ressembler au Burundi. Dimanche 5 juillet, le CNDD-FDD, le parti du président Pierre Nkurunziza, qui ne devrait pas se rendre à Dar es Salaam, a appelé à la démission de l’envoyé de l’ONU, le Sénégalais Abdoulaye Bathily.

« Le parti informe qu’il retire toute sa confiance à ce représentant du secrétariat général de l’ONU et lui demande de déposer sa démission puisqu’il s’est récusé lui-même avant qu’il ne commence son boulot », a ainsi déclaré le porte-parole du parti Gélase-Daniel Ndabirabe.

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Un dialogue déjà au point mort

Le parti au pouvoir accuse notamment Abdoulaye Bathily d’avoir proposé un report des élections et de ne pas avoir réservé ses premières rencontres aux autorités. Le CNDD-FDD reproche au médiateur onusien de ne pas « s’être annoncé » dès son arrivée chez les plus hautes autorités du Burundi, dont le président Pierre Nkurunziza, mais d’avoir plutôt privilégié les diplomates et l’opposition.

Auparavant, le CNDD-FDD avait déjà refusé de participer aux discussions engagées par l’équipe du Sénégalais, depuis que celui-ci avait proposé de tenir l’ensemble des scrutins le 30 juillet afin d’assurer leur crédibilité.

Le porte-parole du parti présidentiel a également accusé l’ONU d’« avoir fait pression » sur la Mission électorale des Nations unies au Burundi (Menub) « pour refuser la volonté du peuple exprimée à travers des élections ». Un rapport de la Menub avait estimé jeudi 2 juillet que les élections législatives et communales du 29 juin s’étaient déroulées « dans un environnement qui n’était pas propice à la tenue d’un scrutin libre, crédible et fédérateur ».

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Les médiateurs se suivent

Abdoulaye Bathily, représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique centrale, a été nommé à la tête de la médiation onusienne mi-juin en remplacement de l’Algérien Said Djinnit. Habitué aux situations délicates, comme dans la crise guinéenne en 2013 ou dans celle du Darfour, en tant que commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, ce diplomate avait dû se résoudre à renoncer à sa mission au Burundi le 10 juin dernier.

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Soupçonné de partialité, l’Algérien avait été montré du doigt par l’opposition, qui l’avait notamment remis en question auprès du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, mais également par le pouvoir, qui lui reprochait une attitude d’opposition au régime.

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