Burkina – Isaac Zida : « Je suis toujours en place »
Avant son voyage officiel en Côte d’Ivoire, le Premier ministre de transition burkinabè a fermement démenti lundi matin les rumeurs sur sa démission et affirmé que la crise qui l’oppose au Régiment de sécurité présidentiel (RSP) était un malentendu.
Le bruit de sa démission a couru tout le week-end à Ouagadougou. Il l’a finalement fait taire lundi 6 juillet au matin, avant de s’envoler pour une visite « d’amitié et de travail » de deux jours en Côte d’Ivoire. Face aux journalistes massés sur le tarmac de la base aérienne militaire de la capitale, Isaac Zida s’est voulu formel : il ne démissionnera pas et compte bien organiser le premier tour des élections le 11 octobre, comme prévu.
Accompagné de son bras droit, Denise Auguste Barry, le ministre de la Sécurité et de l’administration territoriale, le Premier ministre a affirmé « qu’il était toujours en place » et qu’il y avait eu un « malentendu » concernant la nouvelle crise qui l’oppose au Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Le 29 juin, des membres de la garde présidentielle avaient été accusés d’avoir voulu arrêter le chef du gouvernement la veille, à son retour d’un voyage à Taïwan. De leur côté, les officiers supérieurs du RSP ont immédiatement clamé leur innocence et dénoncé un complot monté par Zida et ses proches pour créer des troubles et prolonger leur maintien au pouvoir.
« Nous avons été mal compris »
« Convenez que quand on a des informations qui concernent la sécurité d’une institution, il faut qu’on fasse des investigations. C’est ce qui a été fait, mais malheureusement, nous avons été mal compris et cela a été mal interprété », a souligné le Premier ministre à propos d’éventuelles menaces venant du RSP. Affirmant qu’il n’y avait « aucun problème » au sein du gouvernement, il a ajouté que sa priorité restait de « conduire cette transition pour […] parvenir aux élections le 11 octobre ».
Contraint d’arbitrer une nouvelle crise entre Zida et le RSP, le président Michel Kafando a mené ces derniers jours toute une série de consultations pour tenter de ramener le calme au cœur de la transition. Vendredi 3 juillet, plusieurs responsables de l’armée lui avaient demandé le retrait des militaires présents dans le gouvernement et la formation d’une équipe exclusivement composée de civils. Ils n’ont visiblement pas été entendus.
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