Burundi : les auteurs du putsch manqué promettent de chasser Nkurunziza
Léonard Ngendakumana, un des généraux à l’origine du coup d’État avorté de mi-mai au Burundi, a affirmé sur une télévision kényane que les putschistes entendaient chasser le président Pierre Nkurunziza du pouvoir.
Léonard Ngendakumana, bras-droit du général putschiste Godefroid Niyombare, n’a pas mâché ses mots dans un entretien diffusé dimanche 5 juillet au soir sur la chaîne kényane KTN. « Toutes ces actions en cours dans le pays, nous sommes derrière, et nous allons les intensifier jusqu’à ce que Nkurunziza comprenne », a-t-il affirmé, reconnaissant que les putschistes étaient les instigateurs de récentes attaques à la grenade dans le pays et qu’ils entendaient chasser « par la force » le président Pierre Nkurunziza.
Selon lui, Godefroid Niyombare est resté au Burundi pour « résister » et « se battre » contre le pouvoir en place. « Après l’échec de notre coup d’État, le 15 mai, nous avons jugé nécessaire de poursuivre la lutte […] pour contraindre M. Nkurunziza à la démission, a expliqué Léonard Ngendakumana. Nous combattrons au Burundi jusqu’à ce que nous ayons atteint notre but. »
L’interview de Léonard Ngendakumana en anglais :
Plusieurs centaines de militaires putschistes en exil
Le 13 mai, une tentative de coup d’État organisé par le général Godefroy Niyombare, ancien responsable des services de renseignement, avait tourné court deux jours plus tard. Le sort des militaires mutins ayant pris le maquis depuis l’échec de ce putsch contre Pierre Nkurunziza alimentent depuis des semaines les rumeurs d’une possible attaque d’envergure. Selon des sources concordantes, plusieurs centaines de militaires putschistes sont encore dans la nature mais aussi en exil, notamment au Rwanda, comme plusieurs opposants notoires au pouvoir.
Ces rumeurs, insistantes avant les législatives, avaient même conduit une bonne partie de la population de Bujumbura à partir se réfugier en province ou à l’étranger avant le début des élections. Au moins 70 personnes sont mortes depuis le début de la crise et plus de 140 000 Burundais ont fui dans les pays voisins – Rwanda, République démocratique du Congo et Tanzanie -, rendant le climat préélectoral délétère.
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