Nouvelle victoire pour Thierry Tanoh dans son litige avec Ecobank

La justice britannique a annulé une injonction interdisant à Thierry Tanoh de faire exécuter des condamnations prononcées en sa faveur par deux tribunaux à Abidjan et à Lomé. L’ancien directeur général d’Ecobank laisse toutefois la porte ouverte à des négociations à l’amiable dans le conflit qui l’oppose à son ancien employeur.

Thierry Tanoh a été débarqué de la direction générale d’Ecobank Transnational Incorporated en mars 2014. © Bruno Lévy pour J.A.

Thierry Tanoh a été débarqué de la direction générale d’Ecobank Transnational Incorporated en mars 2014. © Bruno Lévy pour J.A.

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Publié le 6 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Un juge de la Haute Cour de justice de Londres a annulé l’ordonnance d’une juridiction inférieure (le tribunal de commerce de Londres) enjoignant Thierry Tanoh  à ne pas faire exécuter des décisions de deux cours ivoirienne et togolaise condamnant le groupe bancaire panafricain Ecobank Transnational Incorporated à lui verser près de 20 millions d’euros.

L’ancien directeur général d’ETI, débarqué de son poste en mars 2014 après une crise de six mois, a obtenu la condamnation de son ex-employeur à lui verser 7,5 milliards de F CFA (11,4 millions d’euros) pour « diffamation, atteinte à la réputation, à la crédibilité et à l’honneur » devant le tribunal de commerce d’Abidjan en janvier 2015. Le mois suivant, le tribunal du travail de Lomé (siège d’Ecobank) avait condamné le groupe panafricain à lui verser 5,7 milliards de F CFA (8,7 millions d’euros)  pour licenciement abusif. Suite à ces décisions, la banque panafricaine avait entamé une procédure devant la justice britannique, faisant jouer une clause du contrat de travail de Thierry Tanoh.

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Revers

Contacté par Jeune Afrique, Richard Uku, porte-parole d’ETI, indique que la décision du 03 juillet « ne peut être vue comme validant les jugements des tribunaux d’Abidjan et Lomé ». « Elle signifie simplement, explique-t-il, que la Haute Cour de justice de Londres a estimé qu’elle ne devait pas s’impliquer dans des procès d’autres pays souverains après que des jugements aient été rendus. »

À ces yeux : « Le jugement de la Haute Cour de justice de Londres aurait pu être différent si Ecobank avait porté l’affaire devant cette instance avant que les tribunaux d’Abidjan et de Lomé n’aient prononcé leurs jugements. Elle n’est donc pas une décision à l’encontre de Ecobank, qui reste libre de poursuivre les procédures d’appel qu’elle a initiées contre les deux jugements en Côte d’Ivoire et au Togo ».

Il faut noter cependant que l’annulation prononcée par la Haute Cour de justice de Londres fait suite à une série de revers enregistrés ces dernières semaines par Ecobank dans le cadre de son litige avec Thierry Tanoh. En mai, la filiale ivoirienne du groupe bancaire a été condamnée en lieu et place de sa maison-mère à verser 8,75 milliards de F CFA au dirigeant ivoirien pour avoir transféré des dividendes attachés aux actions d’ETI, en dépit d’une saisie réclamée par Thierry Tanoh. Le mois dernier, la condamnation d’ETI devant le tribunal de Commerce d’Abidjan a été confirmée en appel.

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Négociations

Parallèlement aux procédures judiciaires, le groupe bancaire panafricain insiste sur sa disponibilité à poursuivre « des discussions directes avec M. Tanoh », selon Richard Uku.

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Une source proche de Thierry Tanoh salue la décision de la Haute Cour de justice Londres, rappelant que le dirigeant ivoirien « a tout fait pour être dans les délais afin de répliquer devant le tribunal. Il a recruté un avocat local qui a porté à bout de sa procédure ». Si Thierry Tanoh reste confiant quant aux suites des procédures engagées à Abidjan et à Lomé, il « ne ferme pas la porte à des négociations avec son ancien employeur ».

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