À Madagascar, cela pourrait ne paraître qu’une broutille… Un match s’y en effet terminé sur le score de 149 à 0, soit plus que ce que la sélection micronésienne vient d’encaisser en trois matchs (46-0, 38-0, 30-0). Nous sommes le 31 octobre 2002, lors de la dernière journée du championnat de Madagascar, qui oppose l’AS Adéma, au Stade olympique de l’Emyrne, dans des conditions très particulières. À la seconde place, ils croyaient au titre avant de voir leurs espoirs ont été anéantis.

Menant 2-1 contre l’US Ambohidratrimo à la 89e minute, ils ont été rejoints dans des arrêts de jeu interminables, sur un penalty qu’ils jugent totalement injustifié. Résultat : au lieu d’affronter, ce fameux 31 octobre, le leader du classement avec deux points de retard lors de la dernière journée du championnat, ils sont désormais à quatre longueurs. Une victoire à trois points ne suffit plus : le titre est perdu et la qualification pour la Ligue des champions africaine avec.

Le plus de buts de possibles… contre leur camp

L’AS Adéma sacré, la sixième et dernière journée n’aurait donc pu être qu’anecdotique. Elle ne le sera pas. Les joueurs du Stade olympique, très remontés contre l’arbitrage, vont décider de jouer un sale tour à la fédération. Ils inscrivent le plus de buts possibles… contre leur camp ! Et c’est un record, ils en marquent un toutes les 36 secondes. 149 au total.

L’AS Adéma se retrouve champion de Madagascar avec une différence de buts historique tandis que le Stade olympique est relégué à la troisième place. Avec une différence de buts négative tout aussi historique. « Les joueurs lançaient le ballon du rond central vers les buts de leur gardien. Et s’empressaient de revenir au rond central. Cela a duré 90 minutes. C’était comique et scandaleux », expliquait alors un membre de la Fédération malgache de football (FMF).

« C’est ridicule et honteux. Le Stade olympique s’estimait victime de l’arbitrage lors du précédent match. Les joueurs n’ont fait, cette fois-ci, que passer en arrière. On essaie de régler cette affaire. Nous demandons une explication à la direction de ce club et nous prendrons des sanctions. L’arbitre aurait dû arrêter la partie à partir du 5ème but », s’indignait quant à lui William Andrimialison, secrétaire-général au ministère des Sports.

Conséquences politiques

Pourtant, faute de preuves tangibles, la FMF décide de ne prendre aucune sanction ! Ce qui lui vaudra l’ire de René Ndalana, le ministre des Sports malgache, qui diligente immédiatement un audit des comptes de la FMF. Il en ressort que le livre des comptes de la fédération n’est pas à jour et la fédération est alors dissoute.

Le résultat du match finit par être définitivement entériné. Ratsimandresy Ratsarazaka, l’entraîneur du Stade Olympique, sera suspendu trois ans. Mamisoa Razafindrakoto, capitaine de l’équipe nationale, Manitranirina Andrianiaina, capitaine du Stade olympique, Nicolas Rakotoarimanana et le gardien Dominique Rakotonandrasana seront quant à eux suspendus pour une saison et tous les autres joueurs des deux équipes recevront un avertissement. Contrairement à l’arbitre, qui s’en tirera sans aucune sanction.

Les autres records africains du football

– Le plus grand écart de buts en Coupe du monde est à mettre au crédit du Zaïre, lors du match perdu contre la Yougoslavie en 1974 sur le score de 9 à 0. L’équipe zaïroise termine la compétition sans marquer le moindre but, en trois matchs, mais en laissant l’image d’un coup franc mémorable face au Brésil.

– Le plus jeune joueur utilisé lors d’une Coupe du monde ou d’une phase qualificative est Togolais. Souleymane Mamam a ainsi affronté la Zambie en 2001 lors d’un match qualificatif pour le mondial, à seulement 13 ans et 310 jours.

– L’écart d’âge le plus important dans une équipe lors d’une Coupe du monde est à mettre à l’actif du Cameroun. Soit 23 ans et 358 jours entre Roger Milla, 42 ans, et Rigobert Song 18 ans.

– Le buteur le plus âgé en Coupe du monde : Roger Milla à 42 ans et 31 jours.

– Le plus grand nombre de cartons jaunes distribués en un seul match de Coupe du monde : 16, lors de l’affrontement entre le Cameroun et l’Allemagne en 2002.