Maroc : Fitch contredit S&P

L’agence de notation Fitch confirme la note à long terme du Maroc à ‘BBB-‘, tout comme Standard & Poor’s il y a quelques semaines. Mais la première estime la perspective du pays stable quand la seconde la juge négative.

Fitch estime que la dépendance économique à l’Europe et les importations d’hydrocarbures ont contribué à un déficit déficit du budget et des comptes courants plus élevé en 2011. © AFP

Fitch estime que la dépendance économique à l’Europe et les importations d’hydrocarbures ont contribué à un déficit déficit du budget et des comptes courants plus élevé en 2011. © AFP

Publié le 7 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Alors qu’au mois d’octobre l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a révisé à la baisse la perspective du Maroc, de stable à négative, son homologue Fitch a confirmé les notes de défaut émetteur (Issuer Default Ratings – IDR) à long terme en devises et en monnaie locale attribuées au royaume à ‘BBB-‘ et ‘BBB’ respectivement, avec une perspective stable. La note IDR à court terme est confirmée à ‘F3’ et la note de plafond souverain est confirmée à ‘BBB’.

La note du Maroc est sous-tendue par une performance macroéconomique qualifiée de « solide », comme le prouvent la faible inflation, la bonne croissance du PIB et une dette publique à 39% du PIB, en ligne avec les autres pays du même groupe. Fitch souligne également le succès de la transition politique, confirmant la stabilité du royaume. Cependant, la dépendance économique à l’Europe (50% des exportations en 2011 et 80% des transferts des migrants) ainsi que les importations d’hydrocarbures ont contribué à un déficit du budget et des comptes courants plus élevé en 2011 et représentent des risques importants. Fitch s’attend malgré tout à ce que ces deux déficits s’amenuisent à partir de cette année grâce, notamment, à la baisse des subventions à la pompe.
Une vision prospective différente de celle de S&P. Cette dernière estimait en octobre qu’aucun calendrier précis des réformes n’avait été aménagé et en concluait que « la note du Maroc pourrait être abaissée si les déficits budgétaires et courants ne sont pas réduit significativement et durablement ou si les pressions sociales compromettent la stabilité politique ou entravent la mise en oeuvre de “réformes cohérentes”. »

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5% de croissance d’ici à 2014

La croissance du PIB s’est maintenue à 5% en 2011, soutenue par une politique économique « accommodante » et des réformes structurelles, malgré les difficultés économiques qui affectent les principaux partenaires du royaume. Fitch explique le ralentissement de la croissance en 2012 par un déclin de la production agricole, mais relève que la croissance hors produits agricoles est stable à 4,2%. Fitch s’attend à ce que la croissance retrouve les 5% d’ici à 2014. Le principal risque qui pèse sur ce scénario est une croissance inférieure aux attentes en Europe, notamment du fait de la marge de manœuvre réduite du Maroc pour soutenir la demande intérieure.

Fitch s’attend à ce que la croissance retrouve les 5% d’ici à 2014.

Les prix élevés du pétrole en 2011 et 2012 ont alimenté le déficit du compte courant à 7,2% du PIB en 2012, après 8% du PIB en 2011 et les réserves de change ont nettement diminué à environ 4,1 mois de paiements d’ici à la fin 2012, contre 7,1 mois en 2009. Toutefois, Fitch prévoit une amélioration progressive du déficit du compte courant, principalement en raison des prix plus modérés du pétrole (estimés à 100 dollars le baril en 2013 et 2014 contre 110 en 2012) ainsi que de la reprise des exportations. En outre, le Maroc a obtenu une ligne de crédit du FMI d’une valeur de 6,2 milliards de dollars sur deux ans. to use the credit line and see it as insurance against a potential extreme scenario.">Les autorités n’ont pas l’intention d’utiliser cette ligne de crédit et la considèrent plutôt comme une assurance contre un éventuel scénario extrême.

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À plus long terme, la note du Maroc bénéficierait de l’amélioration des principaux indicateurs sociaux (pauvreté, PIB par habitant, chômage des jeunes), relativement faibles par rapport aux pays comparables.

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