Face à une croissance qui chute, la BEAC abaisse son taux directeur

La Banque des Etats de l’Afrique centrale ramène de 4,2% à 2,8% sa prévision de croissance pour la zone Cemac en 2015. Conséquence d’une conjoncture pétrolière morose et de l’insécurité autour du lac Tchad et en Centrafrique.

Plate-forme pétrolière au large de Limbé, au Cameroun. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

Plate-forme pétrolière au large de Limbé, au Cameroun. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

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Publié le 10 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

La Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) prend acte de la décrue de l’activité dans la région et ajuste son taux directeur de 50 points de base. Une année jour pour jour après la dernière baisse de 30 points de base, le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) passe donc de 2,95 à 2,45% au terme du comité de politique monétaire (CPM) qui s’est tenu le 9 juillet.

« Cette décision, qui permettra de booster l’activité, est liée au net ralentissement de la croissance justifiée par la baisse de la production pétrolière, la chute des cours du baril ainsi que l’insécurité dans la zone. A cela s’ajoute l’abaissement des tensions inflationnistes », explique le gouverneur, Lucas Abaga Nchama.

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Une conjoncture difficile que le FMI a entrevue en mai. « La chute prononcée des cours du pétrole au second semestre de 2014 n’a pas eu d’effets très sensibles en 2014, mais elle devrait peser sur l’activité économique en 2015 en faisant descendre le taux de croissance à 2,2 % en raison de la baisse de la production de pétrole et des investissements publics », prévoyait l’institution de Bretton Woods après une mission d’évaluation des institutions de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Alors qu’elle annonçait une augmentation de la production du brut au premier trimestre, la banque centrale commune aux Etats de la Cemac (Cameroun, Tchad, Gabon, Congo, Guinée Equatoriale et RCA) fait volte-face. « Nous effectuons des prévisions, mais constatons après coup que les engagements pris par les entreprises pétrolières en termes de production ou d’entrée en exploitation de nouveaux gisements, compte tenu des cours mondiaux et des coûts d’exploitation, sont remis en cause », remarque Lucas Abaga Nchama sans donner de chiffres.

Réduction des déficits prévus

La BEAC révise ainsi ses prévisions pour cette année par rapport à ses projections du 25 mars. Le taux de croissance estimé pour la zone passe de 4,2 à 2,8%, tandis que l’inflation se maintient à 2,9%. Les déficits jumeaux prévus enregistrent une nette amélioration. Le solde budgétaire baisse de 6,3 à 3,7% du PIB, conséquence de la diminution des investissements publics, de l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE par le Tchad et de l’emprunt obligataire international contracté par le Gabon.

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La baisse prévisible des exportations d’or noir combinée à la diminution des importations liées aux investissements publics ramèneraient, selon les prévisions de la Beac, le déficit extérieur de 20 à 11% du PIB. Un chiffre nettement différent de celui donné par FMI, qui situe ce déficit à 8,4%.

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