Gabon : des mesures fortes contre Veolia ?
Nouvel épisode de tension entre la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), la filiale du français Veolia, et le gouvernement gabonais. Cette fois-ci, la présidence a annoncé vouloir prendre des « mesures fortes » après une semaine de perturbation de fourniture d’eau à Libreville.
Serait-ce la goutte d’eau qui fera déborder le vase ? Après la rupture d’une canalisation principale du fait d’importantes chutes d’eau et de mouvements de terrain, la capitale gabonaise a connu un rationnement de l’eau pendant cinq jours, la semaine dernière. Alain Claude Bilie Bi Nze, le porte-parole de la présidence a menacé Veolia Environnement, qui détient 51% de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), de « mesures fortes » après une situation jugée « inadmissible », « le fruit du manque d’entrain du concessionnaire à maintenir les installations en bon état et assurer une fourniture régulière d’eau ». Ce à quoi Veolia rétorque qu’il s’agit d’un « cas de force majeure », une route ayant été emportée par des glissements de terrains et la canalisation avec.
Qu’importe. « La question de la SEEG doit être réglée de manière définitive. Nous ne pourrons pas avoir de projet de développement d’un pays qui a une sous-capacité en énergie », a tranché le porte-parole. « Le chef de l’Etat demande à la SEEG de réfléchir en interne, aux mesures compensatoires du préjudice subi pendant une semaine par les ménages, les commerces, les industriels, et d’en faire une communication dans les plus brefs délais », a déclaré Alain Claude Bilie Bi Nze, porte-parole de la présidence.
Audit
De fait, cet ultime épisode survient alors que le groupe est en pourparlers avec le gouvernement sur l’évolution de son contrat de vingt ans – qui doit arriver à terme en 2017 – et qu’il se dit prêt à vendre sa filiale. Depuis un moment, les relations sont tendues entre les deux partenaires. En 2010, déjà, Veolia avait accusé l’État de ne pas respecter ses engagements en « privant la Seeg des ressources nécessaires pour réaliser les investissements » qui auraient permis d’éviter les coupures. Un audit avait alors été commandé par le président Ali Bongo Ondimba afin de spécifier les manquements des différentes parties, avec à la clé une éventuelle révision de la convention entre le pays et Veolia. Deux ans après, rien n’a visiblement changé.
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