Israël libère un détenu palestinien après une grève de la faim
Israël a libéré tôt dimanche le Palestinien Khader Adnane après près de deux mois d’une grève de la faim l’ayant mis « en danger de mort », qui a été accueilli en héros dans son village du nord de la Cisjordanie occupée.
« Khader Adnane, qui était en détention administrative, a été libéré », a annoncé à l’AFP la porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne Sivan Weizman. Israël est régulièrement sous le feu de vives critiques à cause de ce régime de détention qui permet une incarcération sans inculpation pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.
Khader Adnane, 37 ans, était en prison depuis un an et avait entamé en mai une grève de la faim de 55 jours durant laquelle il a refusé d’ingurgiter quoi que ce soit sauf de l’eau, et de nombreux responsables palestiniens avaient lancé l’alerte, assurant qu’il pouvait « mourir à tout moment ».
Il avait été arrêté peu après l’enlèvement et l’assassinat de trois jeunes Israéliens, auxquels l’État hébreu avait répondu par des centaines d’arrestations en Cisjordanie occupée.
En 2012, lors d’une précédente détention administrative, il avait déjà mené une grève de la faim de 66 jours pour dénoncer sa détention.
Alors que chaque jour à travers les Territoires palestiniens, des manifestations étaient organisées en soutien à Khader Adnane, les autorités israéliennes ont choisi de le libérer à l’aube, provoquant la surprise à Arraba, son village au sud de Jénine, où proches et militants se sont préparés à l’accueillir en grande pompe à midi, heure donné la veille à son avocat.
Malgré l’heure matinale, des dizaines de personnes portant des T-shirt frappés de la photo de celui qui est devenu le symbole de la détention administrative ont formé une haie d’honneur à l’arrivée de Khader Adnane.
Sous les feux d’artifice, aux cris de « Victoire de Khader Adnane » et alors que des haut-parleurs diffusaient des chansons à la gloire de « la victoire de Khader Adnane sur la prison », Khader Adnane a été escorté jusqu’à sa maison sous une nuée de drapeaux du Jihad islamique, la seconde force islamiste après le Hamas dans les Territoires occupés.
Le gouvernement israélien a relancé mi-juin le processus d’adoption d’une loi qui autoriserait à nourrir de force les prisonniers lorsque leur vie est en danger et les autorités palestiniennes ont récemment remis un rapport à la Cour pénale internationale (CPI) portant notamment sur le traitement réservé aux prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.
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