Libye : l’accord de paix salué par l’Onu et l’UE, malgré l’absence du parlement de Tripoli

Les Nations Unies et l’Union européenne ont salué d’une seule voix dimanche la signature d’un accord « de paix » en Libye par l’une des deux parties rivales, le gouvernement de Tobrouk, en dépit de l’absence du gouvernement de Tripoli.

L’émissaire de l’Onu pour la Libye, Bernardino Léon (au centre), le 11 juillet 2015 à Rabat. © AFP

L’émissaire de l’Onu pour la Libye, Bernardino Léon (au centre), le 11 juillet 2015 à Rabat. © AFP

Publié le 13 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Les représentants de Tripoli, soutenu par Fajr Libya, brillaient par leur absence lors de la signature d’un accord de sortie de crise samedi 11 juillet à Skhirat au Maroc, après plusieurs mois de négociations sous l’égide de l’Onu. Cet accord « de paix et de réconciliation » prévoit notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale et la tenue de nouvelles élections.

Ces accords dessinent « les institutions et les mécanismes de prise de décision » jusqu’à l’adoption d’une nouvelle Constitution, a souligné l’émissaire de l’Onu pour la Libye, Bernardino Léon, lors de la cérémonie de paraphe, en présence de représentants du parlement de Tobrouk, de représentants de municipalités, de partis politiques et de membres de la société civile libyenne.

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Depuis la chute du régime de Kadhafi, la Libye compte deux gouvernements qui se disputent le pouvoir, l’un basé à Tripoli et l’autre à Tobrouk, ce dernier étant le seul reconnu par la communauté internationale.

« Un pas important »

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, attend désormais « avec impatience la conclusion rapide d’un accord complet », a indiqué dimanche son porte-parole dans un communiqué.

Pour sa part, l’Union européenne s’est dit « prête à soutenir un gouvernement d’union nationale dès lors qu’il sera formé » tout en saluant « un pas important » sur le chemin de la réconciliation, a indiqué la chef de la diplomatie, Federica Mogherini.

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L’Italie, l’ancienne puissance coloniale, a qualifé l’accord « d’étape importante dans les efforts pour stabiliser la région et rétablir la paix » dans ce pays en proie au chaos, a indiqué Matteo Renzi, le chef du gouvernement. « Chaque jour qui passe, la nécessité de résoudre la crise libyenne apparaît plus évidente et centrale pour les risques liés au terrorisme comme pour les événements liés à l’immigration », a-t-il ajouté.

La France a appelé le Parlement de Tripoli à rejoindre l’accord et s’est dite « prête à apporter le soutien nécessaire à la Libye dans le cadre de sa mise en œuvre », a ajouté Larent Fabius, le chef de la diplomatie française, dans un communiqué.

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La porte reste « ouverte », dit l’Onu 

Bernardino Léon a aussi souligné que la porte restait « ouverte » pour « ceux qui n’étaient pas présents » et que les points de contentieux qui subsistent pourraient être discutés après la fin du ramadan.

Les membres du Parlement de Tripoli souhaitent voir figurer le « respect de la magistrature » dans les accords, une possible référence à la Cour suprême qui avait décidé, en novembre dernier, d’invalider le Parlement basé dans l’est du pays. Dans une lettre adressée à l’Onu, le Parlement de Tripoli, représenté par le Congrès général national (CGN), s’est dit prêt à envoyer une délégation au Maroc afin de « présenter les modifications » souhaitées.

Un ancien membre du CGN et activiste politique, Othman Ben Sassi, a reconnu que « la Libye a besoin d’unifier ses institutions à travers la formation d’un gouvernement d’union nationale » tout en ajoutant que « le chemin est encore long et difficile. »

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