Jean-Christophe Ramos : « Le public africain ne veut pas de chaînes au rabais »

Jean-Christophe Ramos est directeur général de Canal + Afrique. Dans le cadre du Plus de Jeune Afrique consacré aux medias (n°2703-2704, du 28 octobre au 10 novembre), il répond à nos questions.

Au Maghreb, rappelle Jean-Christophe Ramos, Canal + ne diffuse plus que via l’offre ADSL de Maroc Télécom. © Maxime Bruno/Canal +

Au Maghreb, rappelle Jean-Christophe Ramos, Canal + ne diffuse plus que via l’offre ADSL de Maroc Télécom. © Maxime Bruno/Canal +

Publié le 2 novembre 2012 Lecture : 2 minutes.

Propos recueillis par Laurent de Saint Périer

Jeune Afrique : Quelles sont les évolutions récentes du marché africain ?

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Jean-Christophe Ramos : L’évolution la plus notable de notre public africain est son exigence accrue de diversité, de proximité et de qualité. Le continent ne veut pas de chaînes au rabais et de bouquets numériques qui ne soient que des succédanés de bouquets européens. Les télés africaines vont dans ce sens et le paysage médiatique subsaharien se caractérise par une grande effervescence, comme au Sénégal qui a vu naître plus de cinq nouvelles chaînes en cinq ans. Notre politique de proximité reflète cette tendance avec la diffusion de 22 chaînes africaines sur la centaine que compte CANALSAT Afrique. Grâce à notre technologie satellitaire, ces chaînes peuvent toucher chaque Km2 de leur pays et l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. 

Canal+ mise sur l’Afrique ?

Le groupe CANAL+ est convaincu du potentiel de développement du continent. CANAL+ AFRIQUE met en œuvre un plan de développement ambitieux en accélérant notamment la création de filiales qui lui permettent d’être au plus proche des marchés. La première a été ouverte au Sénégal en 1991, puis il y a dix-huit ans en Côte d’Ivoire, il y a trois ans au Cameroun, il y a un an et demi à Madagascar, il y a quelques mois en RDC et il y a quelques semaines au Gabon. La concurrence est là depuis longtemps mais elle se structure avec notamment l’arrivée de la TNT payante au Congo-Brazzaville, au Gabon, au Cameroun et en Guinée-Conakry, mais aussi celle d’autres opérateurs internationaux comme le groupe chinois Star et AB qui lance une offre sur le continent.

Quid du Maghreb pour Canal+ ?

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Nous n’avons gardé au Maghreb que nos diffusions marocaines via l’offre ADSL de Maroc Télécom. L’aventure nord-africaine a été compliquée : présent dès le début des années 1990 au Maroc, en Tunisie et en Algérie, nous avons dû nous en retirer au début des années 2000 devant l’importance du piratage qui ne nous permettait plus d’y être rentables. Même constat en 2011 pour les même raisons après un retour en 2009. Ce risque existe également en Afrique subsaharienne mais au Maghreb, la proximité d’opérateurs satellites européens l’aggrave.

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