EPF et 2iE misent sur les femmes
Le programme Ingénieures en Afrique doit faciliter l’accès des étudiantes aux grandes écoles. Et leur permettre d’exercer des métiers plutôt réservés aux hommes.
Plusieurs études l’attestent : dans le secondaire, les Africaines représentent 45 % à 50 % des effectifs des filières scientifiques. Dans l’enseignement supérieur, elles ne sont plus que 10 %. Une importante déperdition de profils scientifiques que veulent corriger deux écoles d’ingénieurs partenaires, l’EPF-École d’ingénieurs, créée en 1925 à Paris – et réservée aux filles, à l’origine -, et 2iE, l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement, basé au Burkina Faso. Leur arme commune ? Le programme Ingénieures en Afrique, destiné à aider les filles en priorité. Pas d’ostracisme cependant : si ce cycle préparatoire cible les demoiselles (seules destinataires des bourses), il reste accessible aux garçons. Ils sont deux – en plus des dix-sept bachelières de cinq nationalités (béninoise, burkinabè, ivoirienne, nigérienne et sénégalaise) – à figurer dans la première promotion.
Mérite
Ces heureuses élues ont pu intégrer la nouvelle classe préparatoire sur le campus de 2iE après une sélection opérée parmi 412 dossiers. Certaines d’entre elles sont soutenues par des entreprises françaises ou des institutions internationales – à l’instar d’Areva, Total, EDF, GDF Suez, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) – qui ont accepté de financer treize bourses délivrées sur critères sociaux et selon le mérite. Les boursières reçoivent en moyenne 3 300 euros annuels couvrant leurs frais de scolarité (environ 2 000 euros par an), d’hébergement, d’alimentation et de protection sociale. Les ressources demeurant insuffisantes, la campagne de sensibilisation des entreprises au projet devrait se poursuivre, non sans difficulté.
« Promouvoir le programme auprès des entreprises françaises n’est pas aisé, l’Afrique n’ayant pas forcément bonne presse », regrette Jean-Michel Nicolle, directeur de l’EPF. Dommage, car « c’est un processus vertueux, souligne Paul Giniès, directeur général de 2iE. Ce programme offre, sur le continent, une alternative aux prépas françaises dans des conditions comparables, le contenu étant le même ». Une fois le cycle terminé, les étudiants peuvent passer les concours des grandes écoles d’ingénieurs françaises, de 2iE, de l’EPF ou de l’un des partenaires de cette dernière. Et pour ceux qui échoueraient, il reste la possibilité de préparer une licence à 2iE ou à l’université.
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