Museveni au Burundi pour une médiation express avant la présidentielle à hauts risques

À une semaine de la présidentielle au Burundi prévue le 21 juillet, le président ougandais Yoweri Museveni est arrivé mardi à Bujumbura pour une médiation de la dernière chance.

Le président ougandais Yoweri Museveni aux Nations Unies à New York, le 24 septembre 2014. © Jewel Samad/AFP

Le président ougandais Yoweri Museveni aux Nations Unies à New York, le 24 septembre 2014. © Jewel Samad/AFP

Publié le 15 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

La tâche du nouveau médiateur nommé par les dirigeants de la Communauté est-africaine (EAC), qui l’ont mandaté après l’échec de deux médiateurs onusiens, sera ardue. Yoweri Museveni est arrivé à Bujumbura mardi 14 juillet dans l’après-midi, après avoir voyagé par la route depuis Kigali, la capitale du Rwanda, où il a rencontré Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères.

À son arrivée, Yoweri Museveni a rencontré le président Nkurunziza en tête-à-tête à l’hôtel Bel Air à Bujumbura. Il a ensuite rejoint une salle de conférence où étaient réunies les parties prenantes à la crise : des ministres, dont celui des Relations extérieures, Aimé-Alain Nyamitwe, des opposants, dont le principal adversaire de Nkurunziza Agathon Rwasa, mais aussi des représentants de la société civile.

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Des parties campées sur leurs positions

Un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza lors de la présidentielle du 21 juillet est jugé anticonstitutionnel par l’opposition et contraire à l’accord de paix d’Arusha, arraché en 2000 grâce à la médiation des pays de la région et qui a permis de mettre fin à la longue guerre civile burundaise qui a fait plus de 300 000 morts entre 1993 et 2006.

« Nous attendons beaucoup plus de Museveni, non comme facilitateur ou médiateur, mais comme garant de l’accord d’Arusha puisqu’il était président de l’initiative régionale pour la négociation de cet accord », a lancé Léonce Ngendakumana, un des dirigeants de l’opposition, rappelant que ce texte interdisait « noir sur blanc » un troisième mandat du président Nkurunziza.

Dans le camp présidentiel, on espère que le président ougandais, au pouvoir depuis 1986 et qui ne cache pas vouloir lui-même se représenter en 2016 dans son pays, persuade l’opposition de renoncer à son boycott du processus électoral.

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« Coûte que coûte, nous devons clôturer le processus électoral en cours afin d’avancer sur autre chose », a estimé Willy Nyamitwe, le principal conseiller en communication du président burundais en disant attendre du médiateur Museveni « qu’il parvienne à convaincre (…) l’opposition radicale qui veut toujours pratiquer la chaise vide, que pour (…) arriver au pouvoir il faut passer par la voie des urnes ».

« Factions belligérantes »

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Signe de l’extrême tension qui règne au Burundi, une centaine de militaires ougandais, arrivés à bord de deux avions, ont précédé le médiateur Museveni lors de son arrivée à Bujumbura pour assurer sa sécurité.

Museveni a lui-même indiqué sur Twitter se rendre au Burundi « pour ouvrir un dialogue entre les factions politiques belligérantes ».

Capture d'écran © Yoweri K Museveni/Twitter

Capture d'écran © Yoweri K Museveni/Twitter

La communauté internationale estime que le climat actuel ne permet pas la tenue d’élections crédibles au Burundi. Les autorités burundaises ont accepté de reporter la présidentielle au 21 juillet, mais refusent d’aller au-delà, évoquant un risque de vide institutionnel à l’expiration du mandat du président Nkurunziza, le 26 août.

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