Kenya : la longue marche des athlètes contre les violences intercommunautaires

De célèbres athlètes, dont les anciennes stars du marathon Wilson Kipsang Kiprotich et Tegla Loroupe, ont donné le coup d’envoi ce mercredi d’une « Marche de la paix » de 22 jours contre les violences intercommunautaires, ont annoncé les organisateurs.

Haile Gebreselassie aux Jeux olympiques de Pékin, en 2008. © Kevin Frayer/AP/SIPA

Haile Gebreselassie aux Jeux olympiques de Pékin, en 2008. © Kevin Frayer/AP/SIPA

Publié le 15 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Longue de 836 kilomètres, la marche est organisée par l’ex-champion de marathon des Jeux du Commonwealth John Kelai, en mémoire de trois de ses oncles, tués lors de raids quand il était adolescent. « Courir m’a apporté de nombreux titres, de la gloire, des félicitations mais ne m’a jamais apporté la paix », a souligné John Kelai. « Quand j’avais 13 ans, j’ai perdu mes trois oncles, tués par des voleurs de bétail ».

« Nous allons encourager les jeunes appartenant à des communautés rivales à nous aider à rompre le cycle de la violence », a ajouté John Kelai, médaillé d’or au marathon des Jeux du Commonwealth en 2010.

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Gebreselassie, Kiprotich ou encore Kemboi attendus 

La légende de l’athlétisme éthiopien Haile Gebreselassie devrait rejoindre les marcheurs vers la fin de leur circuit, prévue le 6 août. « Quand les gens sont tués ou chassés de leur maison, c’est une tragédie pour nous tous », a témoigné Haile Gebreselassie, cité dans un communiqué des organisateurs de la marche.

L’ancien champion du monde de marathon Paul Tergat, le spécialiste du steeple Ezekiel Kemboi ou l’Ougandais Stephen Kiprotich, actuelle star mondiale du marathon, ont également annoncé leur participation. Stephen Kiprotich est originaire de la région frontalière entre l’Ouganda et le Kenya, frappée comme la frontière éthiopienne par des vols de bétail et des violences entre communautés.

Les vols de bétail ou les querelles portant sur des sources d’eau ou des pâturages sont fréquents dans les zones pastorales isolées et déshéritées du nord du Kenya, où les armes circulent librement. En mai, près de 75 personnes y avaient ainsi été tuées en quatre jours de violences intercommunautaires liées au bétail.

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Les athlètes se transmettront une torche symbolique

Partis de la ville de Lodwar, située tout au nord du pays dans la turbulente région du Turkana, les marcheurs doivent progresser vers le sud au rythme de 40 kilomètres par jour, traversant la vallée du Rift jusqu’au Lac Bogoria, dans le centre-ouest du pays.

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À l’image des relais précédant les jeux olympiques, les athlètes se transmettront de main en main une torche symbolique lors de leur traversée de quelques-unes des régions les plus troublées du Kenya.

Collecter plus de 220 000 euros

Les athlètes, qui encouragent les populations locales à marcher à leurs côtés quelques kilomètres, espèrent parvenir à collecter plus de 223 000 euros afin de financer un programme de renforcement de la paix, a indiqué le Aegis Trust, une organisation qui travaille à réconcilier les communautés déchirées par les conflits.

L’an dernier, au moins 310 personnes ont été tuées et plus de 220 000 déplacées par des conflits intercommunautaires suscités par la lutte pour le contrôle des terres et de l’eau, le vol de bétail et les rivalités politiques locales, selon l’ONU.

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