Maroc : deux mois de prison avec sursis pour les dé-jeûneurs de Marrakech
Les quatre jeunes arrêtés à Marrakech pour avoir rompu le jeûne en public ont écopé de deux mois de prison avec sursis mardi.
![Place Jemaa el-Fna à Marrakech, au Maroc. © Pierre Metivier/Flickr](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/07/15/2047288322_61f3dcbdc9_z.jpg)
Place Jemaa el-Fna à Marrakech, au Maroc. © Pierre Metivier/Flickr
Quatre jeunes ont été arrêtés le 6 juillet dernier pour avoir rompu le jeûne en public, sur la place Jemaa el-Fna à Marrakech. Jugés au tribunal en première instance, ils écopent de deux mois de prison avec sursis.
Les jeunes accompagnaient un ami à l’aéroport après avoir voyagé de Rabat à Marrakech, ils ont voulu se rafraîchir à cause de la chaleur, explique Omar Arbib, représentant de de la Ligue marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Marrakech. Il juge néanmoins le verdict « positif » étant donné que les jeunes n’iront pas en prison.
Peu de soutien de la société civile
Dans le code pénal, l’article 222 punit « celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du Ramadan, sans motif admis par cette religion, est puni de l’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende ».
Alors que les quatre jeunes d’une vingtaine d’années ont été libérés le 14 juillet vers 18h, un cinquième âgé de moins de 18 ans devrait quant à lui être présenté au juge pour mineurs.
Omar Arbib, qui a suivi le procès des jeunes, déplore le manque de soutien de la part de la société civile, y compris du mouvement Masayminch (On ne jeûne pas), qui revendique la liberté religieuse.
Débat sur le Code pénal
Après l’affaire des jeunes filles arrêtées le 16 juin en raison de leurs robes jugées indécentes, l’affaire des dé-jeûneurs remet à l’ordre du jour le débat sur le Code pénal.
Alors que celui-ci est en cours de réforme, l’article 222 n’est pas remis en question. Une des raisons pour lesquelles, la société civile avait dénoncé en avril dernier un projet décevant, notamment en ce qui concerne les libertés individuelles.
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