Pour Standard and Poor’s une nouvelle dévaluation du naira est « inéluctable »
La monnaie nigériane accuse une forte dépréciation vis-à-vis du dollar, dans les bureaux de change. Pour Ravi Bhatia, responsable des notations souveraines africaines dans l’agence américaine, les autorités monétaires n’ont d’autre choix que de faire baisser les cours officiels.
Le Nigeria devra dévaluer sa monnaie à un certain moment, peut-être de plus de 15 %, selon les estimations de l’agence de notation Standard & Poor’s rapportées ce mercredi par Reuters. Cet ajustement, qui pourra se faire de façon progressive, est néanmoins inéluctable, a affirmé Ravi Bhatia, directeur chargé des notations souveraines en Afrique au sein de l’agence américaine.
La chute des revenus du pétrole a fortement affecté les entrées de devises au Nigeria, encourageant les investisseurs à parier sur une dévaluation du naira. En novembre dernier, la Banque centrale a baissé le taux de change officiel du naira de 155 à 168 unités de la monnaie locale pour un dollar, afin de se rapprocher du taux alors en vigueur sur le marché noir (180 nairas pour un dollar).
Restrictions
En février, l’institution dirigée par Godwin Emefiele a mis fin aux sessions semi-hebdomadaires d’adjudication de devises, faisant ainsi une croix sur la fourchette de fluctuation du naira fixée à 160-176 nairas/dollar en novembre. Suite à cette décision – une dévaluation de facto – la Banque centrale s’est engagée à respecter un taux de parité proche de 198 nairas/dollars et a imposé de nouvelles restrictions sur les opérations de change.
« Ces mesures ne font que retarder l’inévitable, a déclaré Ravi Bhatia, rapporte Reuters. Ce mercredi, poursuit la même source, le taux de change du naira sur les marchés officieux est de 242 nairas pour un dollar, alors que le taux officiel est de 196,95 nairas. Si Ravi Bhatia ne s’attend pas à un changement « en un coup comme au bon vieux temps », il parie néanmoins sur une dévaluation par étapes.
Reprise
La Banque centrale du Nigeria a réaffirmé, elle, sa détermination à ne pas dévaluer à nouveau le naira, étant donné le risque d’inflation qu’une monnaie plus faible entraînerait.
Interrogé par les députés nigérians il y a une semaine, Godwin Emefiele, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, a insisté sur le rétablissement progressif des réserves de change du pays.
Selon ses estimations, elles atteignaient 31,89 milliards de dollars le 7 juillet, soit 9,58 % de plus que les 29,1 milliards enregistrés à la fin juin, rapporte Reuters. Ce niveau est toutefois inférieur de près de 17 % aux 37,3 milliards de dollars enregistrés à la même date en 2014.
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