Les liaisons dangereuses de Habré : Israël pactise avec le diable (4/5)

La liste de ceux qui ont aidé Hissène Habré à imposer son joug aux Tchadiens est longue. Les fantômes de François Mitterrand, Ronald Reagan, Ariel Sharon, Saddam Hussein ou encore Mobutu Sese Seko seront-ils convoqués à la barre ? Quatrième épisode : la relation avec Israël.

Publié le 20 juillet 2015 Lecture : 1 minute.

Hissène Habré et François Mitterrand, le 21 octobre 1989, à Paris. © AFP
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Hissène Habré : de Mitterrand à Saddam, quand l’étranger soutenait la répression au Tchad

François Mitterrand, Ronald Reagan, Ariel Sharon, Saddam Hussein ou encore Mobutu Sese Seko… La liste des soutiens étrangers de l’ancien président tchadien Hissène Habré, dont le décès a été annoncé ce mardi 24 août, est longue. Retour, en série, sur ces encombrantes alliances.

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Habré était prêt à toutes les contorsions pour combattre les Libyens, y compris à s’allier avec Israël, le « diable ». Il avait pourtant déclaré en 1978 : « Si nous ne faisons rien pour repousser hors de nos frontières la Libye, le Tchad sera demain ce qu’est aujourd’hui la Palestine. »

Déjà, dans les années 1970, Habré, alors simple rebelle, tente de se rapprocher de l’État hébreu. « Il souhaite que je prenne contact avec les services de l’ambassade d’Israël à Paris afin qu’ils fassent savoir à leur gouvernement qu’il existe au sud de la Libye un mouvement insurrectionnel hostile à Kadhafi qui ne répugnerait pas à recevoir son aide », raconte l’époux de l’ethnologue Françoise Claustre, prise en otage par les hommes de Habré, dans L’Affaire Claustre (Karthala, 1990).

« Nous avons besoin d’armes de défense antiaérienne », lui demande le Tchadien. « Vous les aurez », promet l’Israélien

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Une aide dont peu connaissent l’existence, mais loin d’être négligeable. Elle commence par le biais des États-Unis, en 1981. Fin 1982, lorsque Habré est au pouvoir, Israël lui envoie des armes légères et une douzaine de conseillers qui auraient participé à la formation de sa garde présidentielle. Ariel Sharon, alors ministre de la Défense, le rencontre au Zaïre, à l’initiative de Mobutu  : « Nous avons besoin d’armes de défense antiaérienne », lui demande le Tchadien. « Vous les aurez », promet l’Israélien, qui confiera plus tard : « Je parlais à un leader africain révolutionnaire qui semblait tout droit sorti de la jungle armé d’un gros couteau. » Puis en janvier 1983, Sharon se rend au Tchad. Il fera plus tard livrer une batterie de canons antiaériens aux Forces armées nationales du Tchad (Fant). Et des agents de la DDS seront formés en Israël.

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